Connu pour leur présence en Alsace, les cigognes démarrent leur voyage migratoire vers l'Afrique dès la fin du mois d'août, afin d'y passer l'hiver au chaud. Un périple avec de nombreux arrêts qui permettent parfois de les observer dans nos régions durant quelques semaines.
C'est un oiseau qui a une place toute particulière dans le cœur du grand public. La cigogne fascine autant qu'elle interroge. "Quand j'étais enfant et qu'on apercevait des cigognes en août, on disait que l'on aurait un hiver rude", se remémore Thierry Dubois, chargé de mission biodiversité à la Ligue de Protection des Oiseaux (LPO) Poitou-Charentes. En pleine migration, les cigognes font parfois escale en Poitou-Charentes.
Un long voyage vers l'Afrique
Au-delà de l'imaginaire collectif, la cigogne ne se cantonne pas à l'Alsace dont elle est l'emblème, bien que dans l'est de la France, l'oiseau se fait moins rare. "Dans les années 60 et les années 70, on a relâché beaucoup de cigognes pour repeupler. Elles étaient bien nourries et parfois ne migraient même plus", raconte l'ornithologue de la LPO.
Pour la majorité des cigognes, la migration reste un passage obligé. De fin juillet à début décembre, elles voyagent pour atteindre l'Afrique et passer l'hiver au chaud, jusqu'au Sahel. La plupart entament cette migration entre la mi-août et la mi-septembre, soit en ce moment. Elles utilisent deux grands itinéraires pour atteindre leur destination, soit par le détroit du Bosphore, soit celui de Gibraltar.
Les oiseaux passant l'été en Europe de l'Ouest privilégient le passage de Gibraltar et passe à l'est ou a l'ouest des Pyrénées. Il n'est désormais plus rare d'en croiser en Poitou-Charentes. Dernier recensement en date : un groupe de 8 cigognes dans un champ près de Saint-Georges-lès-Baillargeaux, dans la Vienne. "Quand j'ai commencé l'ornithologie, c'était exceptionnel de voir des groupes d'une dizaine de cigognes, même de deux, raconte Thierry Dubois. L'autre jour, nous avons pu observer un groupe de 180 à 200 individus !"
Des cigognes de plus en plus visibles en Poitou-Charentes
Les cigognes sont encore plus visibles en Charente-Maritime et dans l'ouest des Deux-Sèvres, car elles recherchent des zones humides afin de se restaurer. L'oiseau échassier se nourrit principalement de batraciens ou de petits poissons. "Elles doivent faire des réserves, car les cigognes parcourent 200 à 300 km par jour. Si elles sont posées dans un champ ou dans un marais, c'est pour faire le plein avant de repartir quand l'air est plus chaud, parce qu'elles planent", décrit le chargé de mission biodiversité de la LPO.
La nuit, les cigognes cherchent des endroits perchés et tranquilles. Mais n'étant pas vraiment farouches, elles peuvent choisir des toits d'habitation. "Il y a quelques cas dramatiques, c'est quand elles choisissent des poteaux électriques. Il y a un gros risque d'électrocution. Cela représente 50 à 60 % des causes de mortalités connues chez les cigognes", prévient Thierry Dubois.
Si vous en apercevez des cigognes, la LPO conseille de ne pas trop s'en approcher afin de les laisser tranquille. Mais l'association incite chacun à signaler la présence de ces grands oiseaux pour le recensement des espèces qu'elle effectue. Vous pouvez indiquer la présence de cigognes croisées sur les sites de la LPO Poitou-Charentes ou sur le site national de recensement de la faune.