Pour les élections des 20 et 27 juin prochains, le code électoral prévoit deux assesseurs par bureau et par scrutin. Il en faudra donc quatre les deux dimanches et dans chaque bureau de vote. A Poitiers par exemple, cela veut dire qu'il faut plus de 200 personnes disponibles les deux jours de vote.
Pas inquiet mais pas complètement serein. A un peu plus de dix jours avant le premier tour des élections régionales et départementales, Vincent Gatel, adjoint à la mairie de Poitiers, délégation ville accueillante, compte et recompte ses assesseurs volontaires, et il manque beaucoup. « Selon le code électoral, il nous faut 212 assesseurs pour 53 bureaux de vote pour la seule ville de Poitiers. Pour l’instant nous en avons 130 au premier tour et 117 au second tour », précise-t-il. Mais rien n’est perdu puisque les inscriptions sont ouvertes jusqu'au jeudi 17 juin, sur le site de la mairie.
Il existe deux façons de désigner un assesseur. Soit, il est proposé par un candidat, soit il se porte volontaire. Tous sont ensuite officiellement désignés par Monsieur ou Madame le maire.
Les assesseurs, au nombre de quatre pour ces deux scrutins doivent obligatoirement être présents à l’ouverture et la fermeture du scrutin. Dans la journée, la présence de seulement deux membres du bureau (composé d’un président, d’une secrétaire et de deux assesseurs) est obligatoire.
Ces élections départementales et régionales ne sont pas les scrutins favoris des électeurs, la participation est souvent faible.
Par ricochet, nous avons du mal à trouver des personnes volontaires. La défiance envers la chose politique est aussi sensible.
Les 20 et 27 juin, les dépouillements auront lieu dans un ordre précis. D’abord l’urne des élections régionales, puis celle dédiée aux départementales.
Quel est le rôle d'un assesseur le jour du vote ?
- Vérifier l’identité des électeurs
- Faire signer les listes d’émargement
- Tamponner les cartes électorales
- Gérer les procurations et les cartes en retour
- Participer au dépouillement.
Il doit être présent dès 7h30 pour s’installer le bureau de vote, et à 18h pour clore le vote et commencer à surveiller le dépouillement.
Paroles d’assesseurs volontaires à Poitiers
Benoit, 48 ans, 7 fois assesseur
« L’engagement, le bénévolat font partie de ma vie ». Pour Benoit, le mot citoyen a un vrai sens. « Je suis fonctionnaire et représentant du personnel. J’aime aller au contact des gens, c’est ma nature. Dans le bureau de vote où je suis, les gens sont calmes et souriants. C’est vrai que j’attends ces dimanches là avec presque de l’impatience. Je vis seul et cela me donne des objectifs". Ces journées de vote sont pourtant longues de 7h30 jusqu’à 20h parfois. « C’est dommage que personne ne nous prévoit café, croissants et eau, ce sont des petits gestes qui font plaisir ».
Face au manque d’assesseur qui se profile, Benoit ne voit pas d’autre solution que « d’ouvrir le carnet de chéque ». Cette année, la gratification accordée, c’est la priorité à la vaccination. Benoit a bien eu le papier mais n’a pas eu besoin de l’utiliser car il avait déjà eu un créneau rapidement.
Adèle, 20 ans, 1ère fois assesseur.
« C’est une amie qui m’a dit que la mairie recherchait du monde pour tenir les bureaux. Je me suis dit pourquoi pas, cela fait seulement deux dimanches dans l’année et cela me permettra de voir comment cela se passe de l’autre côté. ». Adèle vote à chaque élection mais c’est bien la première fois qu’elle sera assesseur. Du coup, sa sœur, âgée de 23 ans a aussi dit oui. Toutes deux ont demandé à tenir le bureau ensemble, le plus proche de leur domicile. Adèle n’appartient pas à une formation politique, mais le sujet l’intéresse puisqu’elle est étudiante à Science Po. Le petit bonus de la vaccination prioritaire a joué son rôle dans le choix d’Adèle, le petit plus qui a fini de la convaincre. Elle a reçu une première dose grâce à des créneaux dédiés sur doctolib.
Il reste une seule interrogation, où sera-t-elle affectée, et sera-t-elle avec sa sœur ? Réponse prochainement.
Question bonus :
- Savez-vous comment on appelle les personnes qui dépouillent les bulletins ?
Réponse : les scrutateurs