Parmi les officiels présents aux cérémonies du 11-Novembre à Poitiers, plusieurs familles ont fait le déplacement, "à la demande des enfants" qui souhaitaient "participer". Ils vont ainsi "jusqu'au bout de ce qu'ils ont entendu à l'école sur la guerre".
À l'entrée du cimetière du quartier Chilvert de Poitiers, ce jeudi 11 novembre, plusieurs parents patientent avec leurs enfants, un peu à l'écart des élus et des officiels. Quatre ou cinq familles du quartier, venues participer aux cérémonies du 11-Novembre.
"Les enfants m'ont demandé d'y aller", explique Camille Frétier, accompagnée de ses deux enfants. Son fils, Jonas, 7 ans, est en classe de CE1. Il confie qu'il a "entendu à l'école que c'était l'armistice", que "c'était la fin de la Première Guerre mondiale". Puis il ajoute : "C'est la maîtresse qui nous en a parlés."
À ses côtés, sa sœur Salomé, 9 ans, remarque que "souvent, on passe devant les monuments aux morts et c'est bien d'avoir un moment pour se souvenir des soldats morts".
La maman remarque que ses enfants "voulaient aller jusqu'au bout de ce qu'ils avaient entendu à l'école sur la guerre. Ils sont très curieux, je les accompagne pour raconter le fait historique".
Devant eux, le rassemblement d'officiels et d'élus échangent encore quelques mots avant le début de la cérémonie. Ombelyne Dagicour, première adjointe à la maire de Poitiers, Léonore Moncond'huy, en déplacement à la COP26 à Glasgow, représente la ville. Historienne de formation, elle se dit "très mobilisée sur ce type de cérémonie".
"Il est important de se souvenir du sacrifice de ces soldats et des moments de solidarité au front, dans le contexte de crise actuel", souligne-t-elle.
Cette année, la cérémonie en hommage aux soldats morts pendant la Première Guerre mondiale prend une symbolique toute particulière. Elle intervient un mois après la disparition d'Hubert Germain, le dernier compagnon de la Libération, pendant la Seconde Guerre mondiale, inhumé ce jeudi au Mont-Valérien, en présence du président de la République, Emmanuel Macron. Au delà des commémorations, le député de la Vienne, Sacha Houlié, veut ainsi se souvenir des faits historiques "qui nous ont conduit à nous unir au sein de l'Union européenne".
La cérémonie solennelle offre un moment de recueillement, assez court, d'une petite dizaine de minutes. Certains parents paraissent un peu surpris. D'autres hommages suivent dans d'autres lieux de mémoire de la ville.
"Je ne m'attendais pas à ce que ce soit aussi rapide", lâche une maman. Un peu plus loin, un père de famille est entouré de ses deux fils, Arsène et Elias, qui eux aussi, ont demandé à venir à la cérémonie ce matin.
"Je crois qu'ils ont voulu venir pour comprendre", explique leur père, Mathieu Demoulin. "Une année, on a fait le tour des différentes cérémonies. Je crois que ça les interroge. C'est l'occasion d'expliquer des choses."
Pour ces parents, tous riverains, la participation aux cérémonies d'hommage offre une opportunité de participer à un hommage officiel, d'autant plus proche d'eux qu'il s'inscrit dans la vie du quartier.