Pour la Fête de la science, les laboratoires de l'Université de Poitiers ouvrent leurs portes jusqu'au 17 octobre. Ce samedi, huit chanceux ont pu découvrir de très près des fossiles datant d'une centaine de millions d'années.
De loin, cela ressemble à un amoncellement de petits cailloux. Pourtant, ces masses graveleuses, posées sur les paillasses de l’Université de Poitiers, cachent de véritables trésors : des fossiles d’une centaine de millions d’années. À l’occasion de la Fête de la science qui se déroule jusqu’au 17 octobre, les chercheurs poitevins ont ouvert ce samedi les portes du laboratoire Palévoprim à huit chanceux. Pour participer, ils ont répondu à un quizz et ont été ensuite tirés au sort.
Retour à l’époque du crétacé supérieur
Au programme, deux ateliers, dont l’un consistait à dégager des fossiles et à faire le tri de sédiments à la loupe binoculaire. "Je suis en train de chercher des morceaux. Ici, il y a des dents de crocodile et là des morceaux d’écailles de tortue", explique une adulte participant elle aussi à l’atelier. Elle est tout aussi émerveillée que les plus petits. Et pour cause, ces pièces, retrouvées dans la Vienne, permettront de faire un inventaire de la faune du l’époque du crétacé supérieur. Elle a commencé il y a environ 100,5 millions d’années et s'est terminée avec une extinction massive, il y a 66 millions d'années.
L’analyse des fossiles permet de déterminer avec davantage de précision la faune et la flore de cette période lointaine. "On a des petits poissons, des reptiles volants, des dinosaures", explique avec pédagogie Xavier Valentin, ingénieur d’étude en paléontologie. Un autre petit groupe s’affaire sur une mâchoire de rhinocéros du bassin aquitain datant d’il y a plus de 30 millions d’années. Grâce aux moulages à partir desquels des données 3D ont été extraites par les participants, des micro-usures sont repérées sur les dents. Un détail qui en dit long sur le régime alimentaire de l’époque.
Des années pour analyser un fossile complexe
Les fossiles permettent de répondre à des questions mais sont souvent générateurs de nouvelles interrogations. "Ramener les fossiles, c’est une chose. Les étudier, c'en est une autre. Ça prend du temps, raconte le directeur du laboratoire, Gilles Merceron, qui tente d'expliquer les rouages de son métier. C’est pour ça que, quelques fois, il faut plusieurs années voire plusieurs dizaines d'années pour décrire un fossile qui est complexe. " À partir de leurs études, les chercheurs de l’Université développent des hypothèses sur les écosystèmes pour en faire des publications scientifiques.
L'Université de Poitiers propose jusqu’à la fin de la Fête de la science d’autres visites insolites telles qu’un voyage au cœur des nanostructures pour comprendre leur synthèse, leur forme et leurs couleurs. Un stand sera dédié à la synthèse de nanocristaux sur surfaces de verre, et un second à l'observation du résultat grâce aux techniques de microscopie électronique. Au total, en Poitou-Charentes, plus de 300 manifestations sur le thème du changement climatique se succéderont, jusqu’au 17 octobre.