Pour profiter des derniers instants des vacances scolaires, rien de tel que de déguster de bons petits plats dans des lieux emblématiques de Poitiers. Le "Rooftop", les "Archives" ou encore le "Restaurant" du Confort Moderne sont des bâtiments aux histoires uniques. À découvrir ici.
La cité pictavienne est connue pour son centre-ville aux édifices historiques. Nombreux sont les restaurants à s'être installés au cœur de ces lieux uniques. Pour terminer les vacances sur une touche de douceur et de légèreté, partez à la découverte de l'histoire de ces bâtiments.
Dégustez votre repas au cœur de la nef d'une ancienne chapelle jésuite
L’ancienne chapelle du Gesù fait partie des plus vieux bâtiments de la ville. Construite au milieu du 19e siècle par l'architecte Magloire Tournesac, elle était réservée aux moines et aux bonnes sœurs. Elle a ensuite été désacralisée en 1870 puis est devenue la propriété du conseil départemental en 1950.
Les archives du département y sont alors entreposées pendant trente ans avant d’être délocalisées au 30 rue des Champs-Balais à Poitiers. De 1980 à 2010, le bâtiment est complètement laissé à l’abandon. Mais l’établissement est tellement unique, tellement beau et bien situé, qu’il paraît impensable de ne pas le réhabiliter.
Alors, en 2010, Thierry Minsé et Frédérique Brochet, deux entrepreneurs, le rachètent avec une idée en tête : le transformer en hôtel-restaurant. Après avoir réalisé les plans, les deux associés lancent la construction du restaurant "Les Archives", qui a duré deux ans.
Lors de la construction, nous avons souhaité respecter le plus possible ce qui existait déjà, précise Thierry Minsé, gérant des "Archives". Nous avons donc simplement aménagé trois niveaux de chambres dans les étages et rajouté des colonnes dans la salle principale.
Vu d’extérieur, le restaurant paraît assez terne, un peu austère. Pourtant, une fois la porte d’entrée passée, un autre univers s’offre aux yeux : de grandes colonnes blanches, des fauteuils en velours verts et bleus et une hauteur sous plafond étonnante. La décoration a été refaite cette année mais toujours avec la même volonté : préserver le lieu et son histoire.
On pourrait croire qu’il s’agit d’un restaurant de luxe, et pourtant, ce n’est pas du tout l’ambition. « Nous ne voulons pas faire de la gastronomie et avoir des tarifs trop élevés. Le midi, le menu entrée-plat-dessert est à 19€ », explique Thierry Minsé.
Une vingtaine d’employés travaille au sein des "Archives". Dans leur cuisine ouverte sur la salle, ils privilégient les produits frais et locaux et servent 200 couverts par jour, en moyenne. Le restaurant est ouvert tous les jours, de 12h à 14h et de 19h à 22h (22h30 les vendredis et samedis).
Retrouvez votre âme d'enfant dans la cantine créative du Confort Moderne
Le Confort Moderne, tout le monde le connaît à Poitiers. C'est l'un des endroits les plus célèbres de la ville. Nous ne pouvions donc pas passer à côté de son "Restaurant", qui a ouvert il y a tout juste trois mois.
Avant de devenir un lieu culturel en 1985, le Confort Moderne a d'abord été une usine de fonderie puis un magasin d'électroménager, Confort 2000. Le lieu a donc subi plusieurs transformations au fil des ans et son évolution a ponctué la vie de nombreux habitants.
Réouvert en décembre 2017 après des travaux de réhabilitation, le Confort Moderne est désormais doté de son propre restaurant. "Avant, la partie restaurant était gérée par un privé. Maintenant, elle fait vraiment partie intégrante du projet culturel du lieu", souligne Yann Chevalier, directeur du Confort Moderne.
Tout comme aux "Archives", le "Restaurant" privilégie les circuits courts et les produits frais. On compte entre 60 et 65 places assises et les quatre personnes qui travaillent ici peuvent servir jusqu'à 150 couverts par jour.
L'idée était de faire une cantine créative avec des prix abordables : 17€ pour la formule complète, détaille Karl Rivault, responsable du restaurant. La décoration va également dans ce sens. Les tables, chaises et pichets nous ont été donnés par le diocèse de Poitiers et accentuent le côté école du lieu.
Le "Restaurant" a été construit dans le plus vieux bâtiment du site, qui date du 19e siècle. De gros travaux ont été nécessaires pour réhabiliter le lieu : avant, cet espace servait pour le stockage.
Lors de la réouverture du Confort Moderne en décembre dernier, le restaurant a accueilli 1400 personnes jusqu'à 5h du matin. Un vrai challenge pour l'équipe qui devait à la fois assurer le service mais aussi prendre ses marques.
Cela ne fait que trois mois que nous sommes ouverts mais nous avons déjà en tête des améliorations possibles, affirme Karl Rivault. Nous sommes en train d'aménager une terrasse à l'arrière. Dans l'idéal, nous voudrions pouvoir devenir une sorte de salon de thé qui accueille des clients tout l'après-midi. Pour l'instant, nous essayons déjà de caler notre rythme de travail.
Ouvert du lundi au vendredi, de 12h à 18h, le "Restaurant" propose des plats traditionnels mais aussi d'autres venus du monde entier. Tous sont concoctés, chaque jour, par la chef : Aurélia Gloriod.
Sirotez un verre sur la terrasse du Rooftop en admirant la ville
Rien de tel qu'un verre en terrasse quand il fait beau et chaud. Et c'est possible depuis près de deux ans au Rooftop, situé à côté du Théâtre auditorium de Poitiers (TAP). Construit en 2008, le TAP représente un emblème pour Poitiers et ses habitants. Parmi les 72 scènes nationales, il est en effet l'une des plus importantes.
"Il est situé dans le cœur de la ville et surplombe la gare. Sa couleur jaune est extraordinaire, on le repère de loin", assure Jérôme Lecardeur, directeur du TAP depuis 2010. Ce projet a mûri de longues années avant de voir le jour. Un couvent et une gendarmerie avaient élu domicile au même emplacement avant la construction du TAP.
La partie restaurant a toujours été prévue dans les plans du projet. Il semblait en effet essentiel que le théâtre et l'auditorium soient proches d'un service de restauration abordable. Et depuis deux ans, c'est le Rooftop qui utilise les lieux. Un restaurant et bar chic et chill (détente) qui ravit les habitants.
"Je mange ici tous les midis depuis un an et demi et je ne suis jamais déçue. Je prends toujours le plat du jour et c'est parfait", sourit Pierrette. Cette cliente fidèle trouve un seul petit bémol : "Il y a un seul truc qu'ils ne savent pas faire : ce sont les plats mijotés."
Important aux yeux des Pictaviens, le TAP représente un héritage de la ville. Son architecture audacieuse et ses illuminations, la nuit, lui permettent de se distinguer dans le centre-ville. "C'est une marque", déclare Jérôme Lecardeur.
Mais tous les habitants ne sont pas de cet avis. Michèle vient parfois manger au Rooftop et, si elle admire la vue panoramique, elle regrette l'aspect du bâtiment : "Je trouve que c'est sympa mais ça fait un peu tâche dans le centre-ville car c'est trop moderne par rapport au reste."
Au Rooftop, il y a une dizaine d'employés. Certains sont là depuis le début et d'autres arrivent et partent au fil des saisons. "Je suis originaire d'ici et j'étais déjà venue consommer au restaurant du TAP avant d'y travailler. J'aime beaucoup l'équipe et surtout la vue", confie l'une des serveuses.
Le restaurant est ouvert de 11h à 14h et de 18h à 2h, du lundi au samedi, et les prix varient de 8 à 22€. Un cadre idéal pour une sortie en famille, entre amis ou en couple.
Ces trois restaurants prouvent que patrimoine et gastronomie font souvent bon ménage. Bien entendu, ils ne sont pas les seuls à Poitiers à avoir des histoires particulières. À vous de parcourir la ville pour en découvrir d'autres !