L'Union Chrétienne de Poitiers porte plainte après la découverte d'affiches menaçantes, placardées dans le centre-ville dans la nuit de lundi 18 à mardi 19 octobre. Les auteurs, anonymes, accusent l'établissement scolaire de sexisme, d'homophobie et de transphobie. La direction a porté plainte.
"Brûle l’usine à facho". Ces mots sont ceux de plusieurs affiches placardées dans le centre-ville de Poitiers (Vienne), dans la nuit de lundi 18 à mardi 19 octobre 2021. Elles visent directement l’Union Chrétienne, établissement privé catholique, accusée sur l'affiche d’inciter ses élèves au sexisme, à la transphobie et à l’homophobie par des "idéologies réactionnaires et haineuses".
Dans le texte d'une vingtaine de lignes, les auteurs, anonymes, précisent s’attaquer "à la montée de l’extrême droite en France et plus localement à Poitiers, auquel ce genre d’enseignements en vases clos participe."
"Toutes les religions et toutes les origines" sont accueillies
Dans cette école qui compte 700 élèves de la maternelle au lycée, la découverte de ces textes a été vécue comme un choc. Ces accusations sont "décousues et infondées", selon le président de l’association de parents d’élèves de l'Union chrétienne, Christian Brun : "C’est une liste de calomnies qui sort de nulle part. Cette école on l’aime, on l’a choisie et on y est attachés." Il souligne que l'établissement accueille "toutes les religions et toutes les origines."
Un constat que confirme cette femme, rencontrée à la sortie de l'école : "Je suis très surprise et assez choquée", livre-t-elle. "C’est une école catholique avec des moments de catéchisme, mais beaucoup s’inscrivent sans être catholique. Ma fille a une amie musulmane dans l’école donc c’est étonnant, je ne comprends pas ce qu’il se passe."
Nous cherchons à construire des hommes et des femmes qui ont leur esprit critique, qu'ils sachent se nourrir d'autres choses que des réseaux sociaux. Aujourd'hui, ça ne plaît pas forcément à une sorte de pensée unique.
Concernant l'accusation d'un "enseignement qui entretient le sexisme, l'homophobie et la transphobie, en diffusant par exemple des stéréotypes de genre binaire et traditionnels", le président de l’association de parents d’élèves de l'Union chrétienne réfute. Il rappelle que l'établissement propose aux élèves des "interventions sur l'éducation affective, relationnelle et sexuelle, sans aucune directive sur leur genre ou leur préférence sexuelle.".
La direction porte plainte
Une enquête a été ouverte par la police de Poitiers après un dépôt de plainte de la direction de l'Union Chrétienne. A ce stade, "aucune piste n'est privilégiée" quant à l'identité des auteurs de cette affiche par les enquêteurs, selon la police.
En attendant, la présence de la police a été renforcée aux abords de l'école, surtout pendant les entrées et les sorties de classe. Contactée, la direction n'a pas souhaité s'exprimer.