Cette salle est présentée comme une paroisse de proximité pour les fidèles qui ne peuvent pas se rendre quotidiennement à la mosquée-cathédrale, de l'autre côté de la ville. Mais l'ouverture au public n'a pas été simple, il a fallu respecter à la lettre toutes les règles d'urbanisme.
C'est une salle de prière de petite taille qui a été inaugurée samedi dans un ancien local commercial du quartier des Trois Cités à Poitiers. Les bénévoles de l'association Abchir ont réalisé eux-mêmes les travaux. En théorie, elle peut accueillir quarante personnes mais dans la réalité des faits, explique le président de l'association, Abdelmajid Amzil, ils devraient être moitié moins nombreux "pour pratiquer sereinement et dignement le culte".
C'est surtout la proximité qui a motivé l'ouverture de cette salle notamment pour les anciens. "La mosquée de la porte de Paris est un peu loin" explique l'un d'entre eux "on ira juste pour la prière du vendredi et les grandes fêtes. Mais celle-là n'est pas loin de chez nous, on est content".
Pour les fidèles du quartier, c'est l'aboutissement d'un projet plusieurs fois retoqué par la mairie pour des questions d'urbanisme. Les règles imposent en effet qu'en fonction de la surface du terrain et des places de parking, la salle ait une capacité d'accueil limitée. Pour Bernard Cornu, l'adjoint chargé de l'urbanisme, rien d'anormal à cette vigilance car "dès lors qu'il y a du public, la responsabilité du maire est engagée".
La communauté musulmane de Poitiers dispose donc désormais de trois lieux de culte. Pour le recteur de Poitiers Boubaker El Hadj Amor, les multiplier n'est pas forcément souhaitable; lui milite plutôt pour l'achèvement de la construction de la grande mosquée de la rue de la Vincenderie.
Voyez le reportage de Tanguy Scoazec, Thomas Chapuzot et Christophe Pougeas (intervenants : Abdelmajid Amzil, président de l'association Abchir - La réjouissance; Bernard Cornu, adjoint au maire de Poitiers, délégué à l'urbanisme, au logement et à la cohérence; Omar Amzil)