Le maire de Poitiers, Alain Claeys, a pris un arrêté pour interdire l'épandage de pesticides à moins de 150 mètres des habitations et leur usage, y compris par les particuliers et les agriculteurs, sur le territoire de la commune.
Poitiers rejoint la soixantaine de villes françaises qui ont pris des arrêtés antipesticides dont plusieurs grandes villes comme Paris, Nantes et Lille. L'arrêté municipal pris hier 30 septembre interdit l'usage de pesticides sur tout le territoire de la commune. Par cette décision, Alain Claeys souhaite affirmer "que les pesticides sont dangereux".
L'usage des pesticides interdit pour tous
Leur usage était déjà fortement limité depuis plus de dix ans. En 2008, la ville avait décidé de ne plus utiliser de pesticides pour l'entretien des espaces verts et des terrains de sport. En 2010, cette interdiction a été étendue aux cimetières et aux espaces publics.Le nouvel arrêté interdit totalement l'usage de produits phytopharmaceutiques et ne s'adresse plus seulement aux seuls services municipaux. Cette interdiction concerne les particuliers ayant un jardin et les agriculteurs qui exploitent les terres agricoles encore comprises sur le territoire de la commune. Parallèlement, l'épandage de ces pesticides à moins de 150 mètres d'une habitation ou d'un bâtiment professionnel est aussi interdit.
Déjà un arrêté municipal en Charente
En septembre, un autre maire de la région avait déjà pris un arrêté antipesticides imposant une distance d'au moins 150 mètres pour les épandages. Jean-François Dauré, le maire de la commune charentaise de La Couronne, avait à cette occasion stigmatiser le volonté du gouvernement de limiter ces distances à 5 ou 10 mètres. C'est nettement insuffisant pour lui.
Des arrêtés contestés devant la justice
En France, de plus en plus de communes prennent des arrêtés interdisant l'usage de produits phytosanitaires et réglementant des distances minimales à respecter pour les épandages. Ces arrêtés municipaux sont pour certains contestés et attaqués en justice par les préfectures à l'image de ce qui se déroule en Ille-et-Vilaine. Le maire breton de Langouët, Daniel Cueff, a été le premier à prendre un arrêté antipesticides en mai dernier. Celui-ci a été supendu par la justice et l'édile, accompagné par un comité de soutien qui appelle à la mobilisation, doit comparaître le 14 octobre prochain devant le tribunal administratif de Rennes pour juger l'affaire sur le fond après une première audience cet été.La préfecture de la Vienne va-t-elle suivre la même démarche que celle d'Ille-et-Vilaine alors que l'Etat a engagé une réflexion sur les distances minimales à respecter entre les zones d'épandage de pesticides et les maisons.