Poitiers : un projet de téléphérique à l'étude

Alain Claeys va-t-il donner raison à son adversaire des municipales de 2014, Eric Duboc ? Le maire de Poitiers a évoqué ce matin un projet de téléphérique entre les Couronneries et le centre-ville.

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Interviewé sur les ondes de France Bleu Poitou, ce matin, le député-maire de Poitiers a évoqué au détour d'une phrase la construction d'un funiculaire ou d'un téléphérique entre le quartier des Couronneries et le centre-ville. Va-t-il sauter le pas ou ressuscite-il un vieux serpent de mer ? 

Alain Claeys souhaite que ce projet s'inscrive dans un contrat avec l'Agence nationale pour la rénovation urbaine (ANRU). La ville attend une décision de l'établissement public portant sur 20 millions d'euros de crédits débloqués pour le désenclavement des Couronneries, inscrites parmi les 200 quartiers prioritaires en France.
Si l'option d'un téléphérique était retenue, le maire ferait sienne une proposition de l'un de ces adversaires aux municipales de 2014, Eric Duboc. Le candidat centriste se réjouit de se ralliement tardif. "Je suis très satisfait que cette idée soit reprise car, durant la campagne, elle avait été regardée avec un peu d'ironie. Si Alain Claeys le souhaite, je suis favorable à travailler avec lui pour réunir les Poitevins autour de ce projet innovant et écologique", exulte-il.

Battu dès le premier tour des municipales, Eric Duboc ne tiendrait pas seulement sa vengeance sur son ancien rival. Le revirement d'Alain Claeys s'inscrirait dans un mouvement global : toujours plus de villes expérimentent ce nouveau mode de transport à travers la monde.

Un engoument mondial pour le téléphérique

Il y a douze ans, le téléphérique de Medellín (Colombie) ouvrait le bal. Le "metrocable", comme l'appellent les habitants, avait été financé notamment grâce à un prêt de l'Agence française de développement (AFD). Construit par la société iséroise POMA, ces quelques cabines en suspension ont transformé le visage de la ville de Pablo Escobar, le trafiquant de cocaïne le plus célèbre de la planète. Là où il fallait une heure et demie pour descendre en ville depuis les quartiers les plus isolés, il ne faut plus que dix minutes. Une quatrième ligne a été inaugurée par Jean-Marc Ayrault il y a tout juste un mois, et une cinquième suivra en mars prochain.
Succès vertigineux. Medellín a fait de nombreux émules, notamment en France. Il faut dire que ce nouveau moyen de transport urbain a tous les atoûts pour séduire les élus : une faible consommation énergétique, une faible empreinte au sol, un temps de mise en service imbattable (14 mois pour le téléphérique de New York, 3 à 4 mois pour un téléski ordinaire) et un coût jusqu'à 30 fois moins élevé qu'un métro ou un tramway.

La parution d'un décret de la loi sur la transition énergétique facilitant la mise en oeuvre des projets de téléphériques à l'automne 2016 a levé les dernières réticences. L'opposition d'une association de riverains ne suffira plus à bloquer la mise en oeuvre du projet. Il n'en fallait pas plus pour que les téléphériques fleurissent sous l'impulsion des maires. Brest, Toulouse, le Val-de-Marne... La liste ne cesse de s'allonger.

Retrouvez le reportage de la rédaction nationale de France 3 sur l'inauguration du téléphérique de Brest (Finistère)

Brest : ouverture d'un téléphérique dans la ville


Des incertitudes sur le projet de Claeys

"Un téléphérique serait parfaitement adapté à la topographie de Poitiers", estime Eric Duboc. Le centriste y voit de surcroît une "formidable occasion de développer le tourisme". Il a reçu, ce matin, l'assentiment du président du département de la Vienne, Bruno Belin.
Tout plaiderait donc en faveur de ce projet, mais va-t-il pour autant voir le jour ? Les récentes déclarations du maire de Poitiers devraient doucher l'enthousiasme de certains."Pour ce qui est du téléphérique, le projet d'Éric Duboc n'est pas un sujet à rejeter d'un revers de la main mais les contraintes apparaissent trop grandes", précisait Alain Claeys en janvier à La Nouvelle République.

La municipalité pourrait choisir la solution la plus économique et préférer un funiculaire au téléphérique. Cette option aurait l'inconvénient de ne pas traverser le Clain et de ne pas atteindre le centre-ville, comme le souhaitait Eric Duboc.

Autre incertitude,"le calendrier est très serré", estime Eric Duboc. Alain Claeys a annoncé qu'il souhaitait présenter cette idée à l'ANRU d'ici la fin mars... Il ya quelques mois, le maire avait créé un groupe de travail qui était "plutôt en sommeil", selon Eric Paquet, un agent immobilier de Poitiers dont le père avait millité, avant Eric Duboc, pour l'installation d'un téléphérique.
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