De récentes études, révélées par So Foot, soulignent la toxicité des terrains de football synthétiques. Les petites billes qui les composent contiendraient 190 substances toxiques ou cancérigènes.
Les petites billes noires qui parsèment les terrains synthétiques sont en fait de vieux pneus broyés. Elles permettent d'éviter l'affaissement de l'herbe sur les pelouses artificielles. Et on en retrouve partout : "À partir du moment où elles rentrent dans les chaussures, on en retrouve dans les vestiaires mais aussi à la maison", assure Aurélien Jacquet, animateur et entraîneur.
Dans son numéro de novembre, le magazine So foot révèle que ces billes pourraient être dangereuses pour la santé. "Une étude à paraître menée à l'université de Yale [...] cite avec précision pas moins de 190 substances classées comme toxiques ou cancérigènes trouvées dans ces granulés", affime le magazine.
Ces révélations soulèvent des interrogations dans le corps médical français. Arnaud Bossard, médecin du sport, explique :
Quand il y a une blessure, la barrière cutanée est rompue donc il peut y avoir un contact plus important avec ces billes. Je crois qu'aujourd'hui on ne sait pas trop s'il y a un réel risque ou non en terme de cancer. Cela nécessite donc de faire des études.
Plus d'informations avec le reportage de Christina Chiron, Laurent Gautier et Josiane Étienne :
Ces dernières années, l'agglomération de Poitiers a investi plusieurs centaines de milliers d'euros dans cinq terrains synthétiques. Le dernier en date est celui André Messy à Buxerolles. À l'époque, le groupe d'opposition de gauche « Osons Poitiers » avait déjà lancé l'alerte. "Nous avions vu que depuis une dizaine d'années aux États-Unis, ils ne construisaient plus de terrains artificiels. Il y a eu des mobilisations de population assez importantes sur ces sujets là", souligne Jacques Arfeuillère, membre du groupe d'opposition.
Contactée, l'agglomération de Poitiers n'a pas répondu à nos sollicitations. En plus des risques sanitaires, ces pelouses pourraient coûter plus cher que prévu, en raison de l'entretien nécessaire et de leur durée de vie limitée, qui se situe entre quatre et dix ans.