Procès Xynthia : un rescapé ne peut "plus s'approcher de la mer"

Piégé par la brusque montée des eaux lors de la tempête Xynthia en 2010, un rescapé a expliqué ce lundi matin à Poitiers ne plus pouvoir "s'approcher de la mer", lors du procès en appel des anciens élus de La Faute-sur-Mer (Vendée) pour la mort de 29 personnes.

Je n'ai pas pu retourner à La Faute. Je n'arrive toujours pas à m'approcher de la mer."
 Alain Marcos, l'une des 146 personnes qui se sont constituées parties civiles au procès en appel Xynthia.


Alain Marcos se réveille encore régulièrement vers 03H00 du matin avec la sensation de se noyer.  A cette heure là, cinq ans plus tôt, dans la nuit du 27 au 28 février 2010, il a été surpris avec sa fille par cette "eau qui commençait à monter énormément". Il avait dû se réfugier sur le toit de sa résidence secondaire, entendant les "hurlements" de ses voisins, puis était resté "cinq six heures" dans les combles avant d'être sauvé.

Lors des inondations meurtrières sur la Côte d'Azur, début octobre, "je n'ai pas réussi à dormir, à cause d'un sentiment d'angoisse et aussi de culpabilité", a-t-il ajouté. "Ma fille de 12 ans devient dingue quand il y a des tempêtes, du vent, de la pluie. Quand il y a un orage, elle est irraisonnable", a également raconté Sandrine Fourgereau, en vacances chez ses parents lors du passage de la tempête Xynthia.

"Cette nuit est toujours marquée dans ma tête. Je ne suis plus la même", a déclaré d'une voix fluette Christiane Guérin, restée plusieurs heures "prisonnière" dans sa cuisine, avant d'être conduite à l'hôpital. Comme quatre autres parties civiles qui ont témoigné jeudi, tous ont assuré à la barre n'avoir jamais eu d'information de la municipalité sur les risques majeurs d'inondation dans la commune, malgré les multiples alertes en ce sens des services de l'Etat.

Condamné en première instance à quatre ans de prison ferme pour "homicides involontaires", René Marratier, maire de la station balnéaire vendéenne de 1989 à 2014, entend dire lundi après-midi, lors de son interrogatoire par la cour d'appel de Poitiers, qu'il n'avait pas compris ces risques. Il est rejugé jusqu'au 4 décembre au côté de son ancienne adjointe à l'urbanisme et du fils de cette dernière.

 

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