Nous vous en avions parlé il y a quelques mois, Happy, jeune femme nigériane de 21 ans, a été victime des réseaux de prostitution nigériens à Poitiers. Aujourd'hui, elle est officiellement sous la protection de l'État français grâce au parcours de sortie de la prostitution.
Lorsqu'elle était députée de la 2e circonscription de la Vienne, Catherine Coutelle a fait passer une loi visant à sanctionner les clients de prostituées. Dans ce texte, on trouve également tout un volet législative pour protéger les femmes victimes de réseaux de proxénetisme.
Parmi les mesures annoncées, il y a la mise en place d'un parcours de sortie de la prostitution. Il comprend une allocation de 330 € par mois, une aide au logement, des cours de français, un suivi médical et psychologique ainsi que l'accès à la formation professionnelle. Happy est la première femme à en bénéficier en Nouvelle-Aquitaine.
Un reportage d'Antoine Morel, Stéphane Hamon, Alexia Rouy, Benoît Frachon et Jean-François Morin :
Âgée de 21 ans, Happy a été victime d'un réseau mafieux nigérien à Poitiers. Il y a deux semaines, elle a reçu une lettre de la préfecture pour lui informer qu'elle était désormais officiellement sous la protection de l'État français :
Madame, je vous informe que vous êtes autorisée à bénéficier du parcours de sortie de la prostitution. Le parcours est autorisé pour une durée de six mois renouvelables.
Pour Isabelle Dilhac, préfète de la Vienne, il s'agit d'un "contrat moral passé entre nous. Nous considérons que cette sortie ne peut être possible que si elles ont une volonté très forte d'avancer, de s'insérer et de sortir du monde de la prostitution". Pour organiser ce dispositif, l'Etat a choisi et financé le centre d'information sur le droit des femmes.
Happy est aujourd'hui bien entourée et en échange de son engagement pour le parcours, elle va recevoir une autorisation provisoire de séjour de six mois.