La prostitution n'est pas un phénomène récent à Poitiers. L'association des Amis des Femmes de la Libération aide ces jeunes femmes victimes de la traite humaine à démarrer une nouvelle vie, en commençant par leur trouver un toit. Le témoignage d'Happy, ancienne prostituée.
Happy a 21 ans. Elle a été victime des réseaux de prostitution nigériens à Poitiers. Aujourd'hui, elle peut enfin se reposer. Grâce à l'association Les Amis des Femmes de la Libération (LAFL), elle vient de trouver un logement, quelque part dans la campagne poitevine :
J'ai ma nouvelle maison à moi, je ne suis plus à la rue. [...] Je ne verrai plus mes collègues... Mes amies qui travaillent dans la rue. Je n'y penserai plus...
Happy est la première à s'installer dans une petite maison mise à disposition par une bénévole de l'association. Mais elle devrait rapidement être rejointe par d'autres femmes.
Et pour chacune d'entre elles, l'association Les Amis des Femmes de la Libération prend en charge l'eau et l'électricité. "En plus de cela, il faut aussi compter environ 200 € par mois et par femme pour la nourriture", souligne Emma Crews, présidente de l'association. Des coûts assez lourds pour cette petite association qui n'a pas beaucoup de moyens. Elle tente de trouver des financements.
Cette initiative ne suffit pas à palier les manques de l'État dans ce dossier. Il y a six mois, la préfecture de la Vienne avait annoncé la mise en place d'un programme pour aider les victimes de la traite humaine. Mais depuis, rien de concret n'a vu le jour dans le département, qui se voulait pourtant pilote dans la lutte contre la prostitution.