Ces personnes sont parfois l'unique lien qu'ont les détenus avec l'extérieur. Notre équipe s'est rendu au centre pénitentiaire de Poitiers-Vivonne avec une visiteuse de prison.
Chaque semaine, depuis 4 ans, Agnès Chauveau fait route vers le centre pénitentiaire de Poitiers-Vivonne, un placement en détention volontaire d'une demi-journée.
Bénévole, elle vient en aide aux personnes sous main de justice. Sur son temps libre, Agnès rend visite à Emma, condamnée à sept ans de prison. La visiteuse de prison est aujourd'hui son unique contact avec l'extérieur : "C'est vraiment une bouffée d'oxygène, témoigne la détenue. Cela permet de nous évader... C'est un moment hors du temps. On n'est plus en prison lorsqu'on vient au parloir."
Un droit pour les détenus
Certains détenus gardent secret les raisons de leur incarcération. Mais pas Emma. Elle confie tout à Agnès, y compris les étapes de son parcours judiciaire. "Le partager avec d'autres gens que les professionnels de la prison, c'est essentiel", explique Emma.
Agnès Chaveau acquiesce : "C'est une relation de confiance qui s'est construite dans le temps. Je vois qu'elle est importante pour vous et elle est importante pour moi aussi."
"Quelle que soit la gravité des faits, la personne reste un être humain qui doit être considéré comme tel."
Agnès ChauveauVisiteuse de prison
L'accès aux visiteurs de prison, comme l'accès au travail ou à la salle de sport, chaque détenu peut en faire la demande auprès de l'administration pénitentiaire. "C'est aussi une manière de préserver des capacités relationnelles chez les personnes détenues et éviter que l'éloignement de la société ne s'aggrave durant le temps de la détention", observe Magali Gilardot, directrice pénitentiare d'insertion et de probation de la Vienne.
Dans la Vienne, ils sont 16 visiteurs de prison comme Agnès Chauveau. Il en faudrait deux fois plus pour assurer l'ensemble les demandes de visite à l'intérieur de l'établissement.