Les premiers rassemblements ont commencé dans la matinée à Angoulême, Niort, Rochefort et Saintes, pour dire non au projet de réforme des retraites voulu par le gouvernement.
8 000 à 10 000 manifestants à La Rochelle, autant à Poitiers, la mobilisation a été massive ce jeudi 19 janvier pour cette première journée de protestation contre le projet de réforme des retraites du gouvernement.
Paroles de manifestants
À Poitiers, dans le cortège de manifestants venus braver le froid et la pluie de l'après-midi pour faire savoir leur opposition à cette réforme des retraites, des citoyens de tous horizons, et de tous âges, qui partagent les mêmes inquiétudes :
" On est anciens sapeurs-pompiers, on avait le droit de partir à 57 ans, demain, ce sera 59 ans. Par rapport à la pénibilité, les collègues auront du mal, comment vont-ils finir ?"
- Stéphane, 60 ans, sapeur-pompier retraité
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" L’âge de départ, la retraite qu’on pourra avoir, tout nous inquiète ! Moi, j'ai 48 ans, on se dit que d’ici là, il y aura une autre réforme qui nous amènera encore plus loin, à 67 ans, on sera comment à ce moment-là ?"
- Séverine, employée de la fonction publique
On aimerait bien avoir une retraite, si on ne se bat pas pour les premières réformes, ce sera pire après. Si on laisse passer ça, je ne sais pas à quel âge on aura une retraite ! Et je suis là aussi pour les travailleurs !
Nolwenn, étudiante, 23 ans
" On est là pour les générations futures, et même nos propres retraites qui peuvent être reniées. Quand on entend parler les politiques, on a peur d’être taxés plus."
- Annie, retraitée du secteur social depuis 7 ans
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" Moi, j'ai vraiment peur pour les enfants, et les petits enfants."
- Véronique, retraitée depuis un an, secteur social
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"Travailler plus longtemps, non, car il y a d’autres leviers possibles. On peut taper le gros capital, moduler les cotisations plutôt que d’allonger. Et encore, je n’ai pas un métier pénible, je fais partie des privilégiés. Dans les métiers difficiles, déjà arriver à 60 ans, c'est dur."
- Julien, 42 ans, informaticien
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"On parle de projet, mais c'est juste une solution comptable : on regarde les tableaux et on allonge les cotisations, sans chercher d’autres solutions. C’est trop facile de déplacer le curseur pour résoudre le problème. Ça ne va faire que fatiguer les gens encore plus. Il y en a des solutions : je suis très axé sur une taxation sur la finance, c'est une vraie solution."
- Guillaume, 36 ans, secteur des télécoms
Premiers cortèges dans la matinée
9 000 personnes dans les rues d'Angoulême, près de 2 000 à Niort, les premiers cortèges ont commencé à défiler dès 10 heures ce jeudi matin. Des manifestants rassemblés aussi à Rochefort et à Saintes autour d'un même slogan : " 64 ans, Non ! 43 annuités Non ! Pour un meilleur partage des richesses".
Les huit principaux syndicats, CGT, CFDT, FO, FSU, CFTC, CFE-CGC, l’Unsa et Solidaires, présentent un front uni inédit depuis 12 ans pour cette première journée de mobilisation contre le projet de réforme des retraites voulu par le gouvernement.
Une réforme qui prévoit " le report de l’âge légal de départ à la retraite à 64 ans avec une accélération de l’augmentation de la durée de cotisation. Cette réforme va frapper de plein fouet l’ensemble des travailleurs et travailleuses, du privé comme du public, et plus particulièrement celles et ceux qui ont commencé à travailler tôt, les plus précaires, dont l’espérance de vie est inférieure au reste de la population, et celles et ceux dont la pénibilité des métiers n’est pas reconnue" selon l'intersyndicale.
Dans l'après-midi, d'autres manifestations sont prévues : à 14h à Bressuire, à 14h30 à La Rochelle, Châtellerault et Poitiers, à 16h à Parthenay.
Une journée test
Les syndicats espèrent une mobilisation plus importante que celle du 5 décembre 2019 : au démarrage de la contestation contre le précédent projet de réforme des retraites, la police avait compté 806 000 manifestants en France, la CGT 1,5 million.
Plus de 200 points de rassemblement sont prévus en France, les autorités ont annoncé attendre 550 000 à 750 000 manifestants, dont 50 à 80 000 dans la capitale.
Cette première journée est le coup d'envoi d'une mobilisation que les syndicats veulent assez "puissante" pour faire reculer le gouvernement sur cette réforme des retraites.
Ils se retrouveront dans la soirée pour décider d'une nouvelle date, le 26 janvier est déjà envisagé.