Avec la réforme de l’enseignement, les universités vont pouvoir déterminer des compétences attendues pour sélectionner leurs étudiants. Le président de l’université de Poitiers, Yves Jean, refuse ce système.
Ce samedi 3 mars à Poitiers, c’était portes ouvertes à l’université. Au programme, entre autres : visite des lieux et renseignements sur les différentes formations proposées, avec la présence d’enseignants et d’étudiants.
Déjà attractive, l’université de Poitiers, cinquième de France pour la qualité de ses formations, aura à la rentrée prochaine une particularité : son président, Yves Jean, a en effet d’ores-et-déjà annoncé qu’il n’imposerait pas d’ "attendus", pour les formations proposées.
Ces attendus, mis en place par la réforme de l’enseignement supérieur, sont des compétences pouvant être demandées pour pouvoir accéder à une formation. Au cadrage national s’ajoutent des déclinaisons locales : en d’autres termes, chaque université fixera ses critères.
C’est cette déclinaison locale que refuse Yves Jean : "Il n’y aura pas cette forme de sélection, appelons un chat un chat, à l’université de Poitiers, pendant que je serai président", affirme-t-il.
Avec ces attendus, juge-t-il, il y a un vrai risque de concurrence accrue entre les universités, et c’est un vrai problème.
Autre problème : ces attendus font qu’avoir le baccalauréat ne suffira plus forcément pour entrer dans une fac.
Seul intérêt de la réforme pour Yves Jean : la fin du système injuste du tirage au sort pour la filière Staps, particulièrement demandée chaque année. La faculté des sciences du sport de Poitiers est d'ailleurs la première en France dans le classement de Shangaï.
Le positionnement en faveur de l'université pour tous est soutenu par les syndicats étudiants et enseignants. Avec une question : l’attractivité résistera-t-elle à la pression de la sélection ? C'est l'un des enjeux à venir.
Le reportage de Marie-Ange Cristofari et Laurent Pelletier :