Depuis le 19 juillet, laver son véhicule en station de lavage et par des professionnels est interdit, sauf pour les véhicules sanitaires, comme les pompiers ou les ambulances. A Buxerolles, un gérant de station livre son incompréhension quand à une situation qu’il estime injuste.
« On nous dit de rester ouverts, pour donner accès aux ambulances, pompiers, qui ne viennent quasiment jamais ». Cela fait six ans que Benoit Bazin gère le centre de lavage de Buxerolles. Depuis le 19 juillet, un arrêté préfectoral interdit le lavage des véhicules des particuliers en station de lavage, pour économiser l’eau en période de sécheresse.
Une perte de chiffre d'affaires
S’il comprend la mesure prise par rapport au manque d’eau, la décision est tombée brusquement pour ce gérant qui a appris la nouvelle « du jour au lendemain, sans explication ». Aujourd’hui, son chiffre d’affaire a chuté de 80 à 90 %.
La perte est colossale, vous avez un loyer, des prêts importants. On investit régulièrement pour être aux normes, pour améliorer le système, et contrairement au Covid où on avait eu des reports des prêts, là, il faut qu’on paye tout .
Benoit Bazin, gérant d'une station de lavage à Buxerolles
Anxieux de subir cette perte financière tous les ans, Benoit Bazin est particulièrement touché car son centre est sa seule rentrée d’argent. Et il n’est pas le seul. « Si la situation continue comme ça, beaucoup de centres vont fermer ».
Un courrier à la préfecture, des alternatives exigées
Le maire de Buxerolles défend la position des gérants de centres de lavage. Récemment, Gérald Blanchard a proposé d’instaurer des horaires spécifiques aux véhicules sanitaires, et de fermer le centre le reste du temps. « Par contre, on indemnise le professionnel parce que c’est son moyen de vivre ».
Pour Benoit Bazin, « on serait fermés complètement je pense qu'il faudrait nous dédommager par un fonds de solidarité. C'est ça qui pose problème aujourd’hui ».
Avec une dizaine de stations de lavage de la Vienne, le gérant a écrit un courrier adressé à la préfecture, aux sénateurs et députés : « On veut des réponses pour l’avenir. On sait qu’on a peu de chances de rouvrir du jour au lendemain quand il ne pleut pas, mais si on pouvait rouvrir ne serait-ce qu’à 50 %, ça permettrait de limiter la casse ».
Une mesure estimée inefficace
Le gérant insiste : il comprend l’arrêté, mais il l’assure, les stations de lavage consomment peu : « Aujourd’hui un centre de lavage comme Buxerolles, on représente 0,2 % de la consommation du réseau français d’eau potable ». Surtout, d’après lui, les stations sont un moindre mal par rapport au lavage à domicile, choisi par défaut par ses clients.
Car malgré les affiches que Benoit a collé partout dans sa station pour prévenir sa clientèle, il y en a toujours qui prennent le risque d’une amende pouvant monter jusqu’à 1.500 euros. « Je dis voilà vous risquez une amende, on me dit je pas grave vais aller laver chez moi ». Pour faire respecter la mesure, les contrôles sont rares. Benoit Bazin n’a pour le moment pas eu connaissance de verbalisations dans son centre de lavage.
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