Situation "sous contrôle" après six heures de mutinerie à la prison de Vivonne

Reportage d'Anne-Marie Baillargé, Marie-Ange Cristofari, Thomas Chapuzot, Laurent Gautier, Christophe Pougeas.

Une mutinerie d'une cinquantaine de détenus pendant près de six heures, sans otage mais avec quelques blessé légers, a été maîtrisée lundi soir à la prison de Vivonne, près de Poitiers, après intervention des forces spécialisées. Reportage.

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Cinq membres des forces de l'ordre et six détenus ont été hospitalisés, en lien avec l'inhalation de fumées déclenchées par les mutins au deuxième étage d'un des bâtiments du centre pénitentiaire, selon la préfecture de la Vienne. Un des détenus hospitalisés a été victime d'un infarctus.

La mutinerie a débuté vers 17H00, lorsque des détenus "sont parvenus à s'emparer du trousseau de clés du surveillant d'étage, qui a pu s'extraire de la coursive et n'est pas blessé", a indiqué le ministère. A cet étage, hébergeant une cinquantaine de prisonniers, "des détenus ont alors provoqué un départ d'incendie, entraînant d'importants dégagements de fumée".

De source syndicale pénitentiaire, on indique que l'incident aurait eu comme origine le refus de permission de sortie à un détenu, qui s'est rebellé, et a entraîné d'autres détenus dans son mouvement. "Deux détenus ont bousculé un surveillant et ont réussi à lui subtiliser son trousseau de clefs, ce qui leur a permis d'ouvrir toutes les cellules" du deuxième étage du bâtiment, a expliqué Emmanuel Giraud, délégué régional du syndicat FO pénitentiaire pour la Nouvelle-Aquitaine. Après avoir "mis le feu aux coursives et à l'atrium" (le rond-point central), des détenus "ont tout cassé à l'intérieur", a indiqué le syndicaliste.

Prison ultra-moderne, mais regroupements à risque

L'incendie, touchant un étage d'un bâtiment qui en compte trois, a été maîtrisé, vraisemblablement arrosé de l'extérieur par les pompiers qui n'ont pas eu accès au foyer, mais ont "évacué les quelques détenus présents au troisième étage pour les protéger de la fumée". Aucun blessé parmi les détenus n'a été confirmé de source officielle dans un premier temps lundi soir, mais un plan "nombreuses victimes" avait été déclenché dans l'éventualité de victimes d'intoxications.

Le nombre exact de participants actifs était impossible à déterminer lundi en fin de soirée, mais six détenus s'étaient rendus peu avant 20H00, soit parce qu'ils se désolidarisaient, soit qu'ils avaient été incommodés par les fumées. A la suite de l'intervention des forces ERIS, les détenus à l'origine du mouvement ont été placés en garde à vue et les autres ont été évacués vers le gymnase de la prison.

Des poursuites judiciaires devraient être engagées à mesure de l'éclairage sur la responsabilité des participants. Une demi-douzaine de véhicules d'unités d'intervention spécialisées ERIS, basées à Bordeaux, étaient arrivées en début de soirée sur le site, ainsi qu'une dizaine de véhicules de gendarmes mobiles et des équipes du SAMU. La préfecture avait établi une cellule de crise à l'intérieur du centre pénitentiaire.

Le centre de Vivonne, inauguré en 2009, est un établissement mixte, ultra-moderne, combinant maison d'arrêt (305 places) et centre de détention (271 places). Il hébergeait ces jours-ci 524 détenus. Abdelkader Merah, frère du tueur jihadiste Mohamed Merah, qui a été renvoyé devant les Assises pour complicité d'assassinats et association de malfaiteurs terroriste à caractère criminel, figure au nombre des détenus de Vivonne. Mais selon une source pénitentiaire, il se trouve dans une autre aile de la prison qui n'a en rien été impactée par la mutinerie.


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