De la cocaïne. Et aussi des armes, des bijoux, de grosses cylindrées. D'une valeur avoisinant au total le million d'euros. C'est le résultat d'un an d'enquête, de Poitiers à la région parisienne, en passant par la Guyane.
"Exceptionnel. Spectaculaire". Jean Prost, directeur départemental de la sécurité publique (DDSP) de la Vienne, n'emploie pas à la légère de qualificatifs galvaudés. En présentant ce vendredi le butin de la saisie dans une pièce déjà pleine, le commissaire divisionnaire se répète : "et encore, tout n'est pas là".
Autour de lui, des armes de différents calibres. Des chargeurs. De la cocaïne, du cannabis, des bijoux, une télévision immense... "Avec aussi une Audi Q7, une Porsche Cayenne, une 308, des motos".
C'est mardi 4 janvier que tout s'est joué avec l'interpellation d'un Poitevin à Roissy, en provenance de Guyane, qui cachait 11 kilos de cocaïne dans des objets. S'en sont suivies, 13 interpellations entre Poitiers et la région parisienne, et 7 domiciles perquisitionnés dans l'agglomération poitevine où ont été saisis 2 kilos de marchandises supplémentaires.
Voilà un an que la sûreté départementale de la Vienne remontait la filière. Face à l'ampleur du réseau, elle s'était associée à la brigade des stupéfiants de Paris et au GIR (groupe d'intervention régionale) de Poitou-Charentes.
un butin impressionnant, fruit d'une enquête exemplaire sur le plan de la collaboration entre services
Jean Prost, DDSP de la Vienne
La nouveauté, c'est la présence d'une "tête du réseau secondaire, à Poitiers", précise le commissaire Hervé Bousquet, chef de la sûreté départementale de la Vienne. Soit, "une tête de réseau à Paris" et des ramifications parisienne, poitevine, "qui ont des emprises extra territoriales, notamment en Guyane". L'enquête fut "très technique, insiste le commissaire, sur des profils de criminels plutôt aguerris dont il a fallu mettre à jour les liaisons particulièrement peu évidentes."
Le développement de réseau de cocaïne en train de monter en puissance sur Poitiers, c’est une nouveauté
Hervé Bousquet, chef de la sûreté départementale de la Vienne
Ce qui a alerté les enquêteurs, c'est le niveau de vie des suspects, "pas en adéquation avec les revenus", euphémisme le commissaire Bousquet. Tous les biens sont saisis et confisqués par les services de l'État, leur valeur totale s'élève à près d'un million d'euros de valeur selon les premiers calculs. Le commissaire s'attend "à une énorme parenthèse dans le trafic au regard de la perte engendrée" pour le réseau, "à coup sûr".