En France, le temps moyen d'intervention des services de secours est de 11 minutes. L'application Staying Alive permet aux sapeurs-pompiers de réduire ce délai, en mobilisant des "bons samaritains" qui se rendent immédiatement sur les lieux de l'accident. Ils prodiguent les soins de premiers secours, en attendant les services d'urgence.

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Onze minutes. C’est le temps moyen qu’il faut compter, dans la Vienne, entre le déclenchement et l’arrivée des secours. Dans les territoires ruraux, cela peut être plus. En cas d’urgence vitale, chaque minute qui passe réduit les chances de survie des victimes. L’enjeu est de taille : une personne qui fait un arrêt cardiaque et ne reçois pas de massage dans les trois minutes risque de souffrir de dommages neurologiques irréversibles.

Pour mieux prendre en charge ces urgences, les sapeurs-pompiers de la Vienne ont adopté l’application Staying Alive ("rester en vie"). Lancée en 2015, elle permet au service départemental d'incendie et de secours (SDIS) de faire appel à des citoyens formés aux premiers secours, pour intervenir plus rapidement que les secouristes. “Toute personne formée aux premiers secours peut télécharger Staying Alive, qu’elle soit sapeur-pompier volontaire, personnel médical, membre des forces de l’ordre ou simple citoyen”, explique le capitaine Marc Monti.

1 120 bons samaritains dans la Vienne

En cas d’accident, la victime ou le témoin contacte le 18 ou le 15. Les sapeurs-pompiers identifient sur leur ordinateur les secouristes utilisateurs de l’application se situant à moins de 500 mètres du lieu de l’accident. Le “bon samaritain” est ensuite guidé à distance par les secours, pendant qu’il réalise le massage cardiaque. Une équipe d’urgence est déployée en parallèle, pour prendre le relais. “Tout le principe de cette application est de s’appuyer sur des citoyens, avance Marc Monti. En journée, cela peut être compliqué de trouver un bon samaritain. Les gens travaillent, s’occupent de leurs enfants… Ils ne sont pas forcément disponibles pour intervenir."

Déployés par le SDIS 86, les bons samaritains pratiquent les gestes de premier secours. “Staying Alive c’est aussi une chanson des Bee Gees. Le tempo de cette musique permet de se caler sur le rythme du massage cardiaque, développe le capitaine Marc Monti. Dans 70 % des cas, un témoin est présent. Mais dans seulement 40 % des cas, il réalise un massage. Il faut donner des outils à ces personnes et déclencher un élan vers les formations aux premiers secours.”

Depuis que les sapeurs-pompiers de la Vienne ont adopté Staying Alive, il y a un mois, 1 120 bons samaritains se sont inscrits sur l’application. Onze interventions ont ainsi été déclenchées. “Pour l’instant, nous limitons les interventions Staying Alive aux arrêts cardiaques. Plus tard, nous ferons aussi les hémorragies, les accidents de la route…”

Chaque année en France, 40 000 personnes sont victimes d’un arrêt cardiaque. “En faisant appel aux bons samaritains, on pourrait potentiellement sauver toutes ces vies.” Présente dans 82 départements, l'application est activée toutes les 20 minutes, et recense aujourd'hui 270 000 bons samaritains.

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