Le procès en appel des anciens élus de la Faute-sur-Mer (Vendée), condamnés à de la prison ferme en première instance pour la mort de 29 personnes en février 2010 lors de la tempête Xynthia, a repris ce mercredi devant la cour d'appel de Poitiers.
Ouvert lundi matin, le procès avait été rapidement suspendu en raison du deuil national de trois jours décrété par le président de la République après les attentats de vendredi soir.A la reprise de l'audience, René Marratier, 63 ans, maire de La Faute-sur-Mer de 1989 à 2014 et toujours conseiller municipal de la station balnéaire, a exprimé "ses pensées, ses peines, sa compassion pour les victimes, les familles de victimes, et les sinistrés de la tempête Xynthia".
Il est rejugé au côté de son ancienne adjointe à l'urbanisme, Françoise Babin, et du fils de cette dernière, Philippe Babin, pour n'avoir pas informé les habitants de la commune des risques d'inondation dont il avait parfaite connaissance suite à de nombreux rappels de la préfecture, et pour avoir délivré des permis de construire qui violaient les règles de sécurité.
Dans la nuit du 27 au 28 février 2010, la tempête Xynthia avait fait 47 morts en France, dont 29 à La Faute-sur-Mer. Ces victimes, essentiellement des personnes âgées et des jeunes enfants, avaient péri noyées, surprises par la brusque montée des eaux dans leurs maisons de plain-pied, qui auraient dû comporter un étage en raison du risque de submersion de la digue censée protéger leurs habitations.
En première instance, le 12 décembre 2014, le tribunal correctionnel des Sables d'Olonne avait lourdement condamné les deux anciens élus pour "homicides involontaires", René Marratier écopant de quatre ans d'emprisonnement ferme, et Mme Babin de deux ans ferme et de 75.000 euros d'amende, estimant qu'ils avaient "intentionnellement occulté" les risques pour "ne pas entraver la manne de ce petit paradis" et poursuivre l'urbanisation en zone inondable.
Philippe Babin, président de l'association gestionnaire de la digue submergée, avait lui été condamné à 18 mois de prison ferme. Les trois prévenus encourent cinq ans d'emprisonnement et 75.000 euros d'amende.