Une belle revanche pour le coureur AG2R Citroën qui avait été pris dans une grave chute lors de l'édition 2021 de la course.
Ce Tour Poitou-Charentes récompense souvent les sprinteurs, et cette première étape de la 36e édition, qui reliait Chauray à Périgny, n'a pas fait exception, mardi 23 août. Marc Sarreau (AG2R Citroën) a remporté le sprint massif, au terme des 193,1 km, bouclés à plus de 45 km/h de moyenne.
Il fallait entendre son cri sur la ligne d'arrivée, poing rageur tendu pour comprendre l'intensité de la joie du coureur de Vierzon. Victoire sur le sort d'abord, lui qui avait lourdement chuté lors d'un sprint au cours de l'édition précédente, blessant grièvement une spectatrice et ayant lui-même perdu connaissance. Victoire de prestige ensuite : s'il a des références (2e du Grand-Prix de Fourmies 2019, vainqueur cette saison sur le Cholet-Pays-de-la-Loire), le sprinteur de 29 ans ne manquait pas de concurrence dans son domaine. Il devance ainsi Edward Theuns (Trek-Segafredo) et le très prometteur Paul Penhoët (Groupama-FDJ) finalement déclassé pour un geste réprimandé par les commissaires. Il est remplacé sur le podium par Lorrenzo Manzin (TotalEnergies).
Six hommes auront bien fait illusion, dans cette étape promise aux grosses cuisses des sprinteurs, en se risquant à une échappée au bout de 20 kilomètres, sous l'impulsion d'Axel Laurance (B&B Hôtels-KTM) Emils Liepins, (Trek-Segafredo) et Tristan Delacroix (Nice Métropole Côte d'Azur). Mais bien calé au sein d'un peloton mené de bon train par la Groupama-FDJ et sa propre équipe, Marc Sarreau a laissé les hommes de tête s'entredéchirer sur les sprints intermédiaires.
A ce petit jeu, Sergio Roman Martin Galan (Caja Rural-Seguros RGA), et Fabien Grellier (TotalEnergies) ont fini par prendre les commandes à une quinzaine de kilomètres de l'arrivée. Malgré leurs efforts, ils ont rapidement senti le souffle chaud d'un peloton déchaîné qui les chargeait littéralement dans l'ultime boucle, ceignant Périgny, aux faux airs de corrida. Les rêves de victoire des échappés désormais encornés, les sprinteurs se sont alors frottés, dans un peloton de plus en plus nerveux à mesure que la ligne d'arrivée approchait.
Avant l'explication finale, les deux poissons-pilotes, Stefan Küng pour la Groupama-FDJ et Oliver Naesen pour AG2R Citroën, remontaient respectivement Paul Penhoët et Marc Sarreau. Dans la dernière ligne droite, Penhoët est resté coincé sur le côté droit de la route, tandis que Sarreau a pu s'envoler, et revêtir le premier maillot blanc de leader de cette 36e édition.