Tourisme. "Cette année, on fait plus attention" : inflation et météo, la saison difficile du Marais poitevin

Entre une météo compliquée au mois de juillet et l'inflation qui pèse sur le portefeuille des Français, l'été 2023 est compliquée dans le Marais poitevin. La fréquentation est en baisse cette année, avec un effet direct pour les bateliers.

Dans le Marais poitevin, la saison estivale est maussade. "Les chiffres ne sont pas très bons", constate Manuel Mercier, professionnel du tourisme. Que ce soit pour ses commerces ou l'activité de batellerie, le bilan est plutôt mauvais. Et pour cause : la fréquentation touristique aurait baissé de 20 %, selon lui. Si la météo timorée du mois de juillet peut être une explication, l'inflation semble aussi avoir poussé les touristes à se restreindre.

Une baisse de 25 % de l'activité

Les bateliers du Marais poitevin sont unanimes sur leur activité estivale : "On a connu beaucoup mieux !" "Quand j'ai commencé, c'était au déconfinement où beaucoup de personnes étaient restées en France pour partir en vacances. Cette année, il y a beaucoup moins d'affluence", observe Antoine Lefebvre. Ce dernier guide les touristes à travers les méandres du Marais poitevin depuis trois saisons. C'est de loin la moins bonne.

"Au mois de juillet, ça a été compliqué pour pouvoir travailler, assure-t-il. Une bonne matinée, c'est au moins trois heures de rame, un bon après-midi c'est quatre heures. Quand vous faites trois heures dans toute la journée, c'est compliqué. C'est ce qu'il s'est passé au mois de juillet." Si le début du mois d'août a un petit peu redressé la barre, le compte n'y est toujours pas. Pour les entreprises, touristiques comme les bateliers. Selon Antoine Lefebvre, il y a trop de bateliers pour le nombre de touristes présents.

Nous avons deux clientèles, celle qui est locale et va consommer des activités de loisirs et les touristes qui viennent découvrir, il y a eu un effondrement de la clientèle sur ces deux types de marchés.

Manuel Mercier, professionnel du tourisme dans le Marais poitevin

"En heures supplémentaires, nous pouvons faire des balades exceptionnelles à l'aube ou au crépuscule qui sont sur une plus grande amplitude horaire. J'ai eu le sentiment de devoir le faire afin de gagner plus pour l'année prochaine", avoue Antoine Lefebvre. Son patron, Manuel Mercier, relève une baisse de 25 % de l'activité de batellerie par rapport à l'année passée. Certains touristes qui séjournent sur la côte et s'arrêtaient autrefois une journée pour visiter le Marais poitevin sont aux abonnés absents cette saison.

Une conséquence de la crise économique ?

Outre la mauvaise météo du mois de juillet, le professionnel du tourisme a une explication. "Je pense que nous sommes dans une période conjoncturellement compliquée, les Français ont été confrontés à des charges supérieures au passé et il a fallu faire des arbitrages, suppose Manuel Mercier. Le tourisme et les loisirs ne sont pas des dépenses prioritaires." Les familles sont moins venues découvrir le Marais poitevin qu'à l'accoutumée, selon les bateliers.

Ce n'est pas le cas de René, qui lui profite de sa balade avec toute sa famille. Il concède tout de même : "Cette année, on fait plus attention, d'autant plus quand on a des enfants qui grandissent. Il y a eu beaucoup de moments compliqués cette année. Mais faire cette sortie, c'est aussi le moment où on essaie d'oublier tout ça justement."

Pour Manuel Mercier, l'affluence touristique en baisse ne se voit pas qu'à l'activité de batellerie. Les commerces de souvenirs et de produits locaux sont encore plus en souffrance cette année. "Elles connaissent une baisse d'activité qui va de 30 à 50 %, estime-t-il. C'est considérable !"

Cathy Scoul, vendeuse dans une de ces boutiques, l'observe très bien. "Il n'y a aucune comparaison avec les années précédentes, jure-t-elle. Cette année, les touristes sont absents. Mais on sent un malaise aussi. Il y a des touristes qui rentrent dans la boutique, font le tour, trouvent la boutique très belle, mais ça s'arrête là. On sent que ça tire sur l'argent." 

Après cette saison difficile, pour les professionnels du tourisme, on s'interroge. Manuel Mercier réfléchit à remodeler son offre. "L'idée, c'est d'élargir la saison. Je veux pouvoir proposer des activités dès le mois de mars jusqu'à la fin novembre, car les Français vont moins concentrer leurs dépenses sur l'été", réfléchit-il. Mais le chef d'entreprise reste optimiste pour l'avenir. Il promet : "Il n'y a pas de raison que le marais poitevin n'attire plus !"

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