TROIS (+3) QUESTIONS À : Sophie Goux, journaliste à France 3 Poitou-Charentes, avant son départ à la retraite

Près de quarante ans après son arrivée à France 3, notre collègue Sophie Goux signe aujourd'hui son dernier article et prend la clé des champs. Pour elle, la retraite commence, et elle va beaucoup nous manquer.

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Elle a sans doute partagé de nombreux repas avec vous, en vous servant les dernières infos du Poitou-Charentes à l'heure de passer à table. Depuis 1984, notre consœur Sophie Goux œuvre à France 3, tour à tour, présentatrice, journaliste de terrain ou sur notre site internet. Journaliste passionnée, rigoureuse, tenace et engagée, elle a consacré sa carrière à l'information de service public.

Au cours de sa vie de reporter, elle a traité grands événements et histoires du quotidien, mais sa passion est et restera le rugby, alors elle n'était jamais la dernière à s'emparer des articles sur le Stade Rochelais... jusqu'à son tout dernier article.

Avant de partir, notre collègue, amie, camarade, Sophie s'est prêtée, pour la première fois, au jeu de l'interview.

Sophie, quel est ton meilleur souvenir à France 3 ?

Le meilleur souvenir, je ne sais pas, j’en ai plein ! Et ce ne sont pas forcément des meilleurs souvenirs, mais des souvenirs d’événements importants, je pense notamment à la mort de François Mitterrand. Ce matin de janvier, quand on a appris sa mort, on est tous partis à Jarnac puisqu’il était natif de Jarnac, et on a fait le journal en direct là-bas. Et pour ses obsèques, c’était un événement national, mais aussi international puisque François Mitterrand était président encore quelques mois auparavant, donc il y avait tout un tas de personnalités qui étaient venues à ses obsèques.

Il y a eu l’incendie de la Mairie de La Rochelle où moi, je présentais et le journaliste Pascal Foucaud était en direct, et c’étaient des images à la fois saisissantes et tellement tristes, un peu comme quand Notre-Dame a brûlé à Paris, on avait tous de la peine de voir ça.

Et puis il y a des moments très difficiles, où là, je n’étais pas en plateau, mais en reportage quand il y a eu le gros carambolage sur l’autoroute A10 à Coulombiers. Je suis partie avec un JRI et on est arrivés très peu de temps après l'évènement. Les secours n’étaient pas encore tous arrivés, le périmètre de sécurité n’avait pas encore été déployé, l’hôpital de campagne n’avait pas encore été installé, ce qui fait qu’on a été confrontés tout de suite à des images absolument atroces, de gens morts, de voitures en train de brûler, et ça a été très très dur, même après, j'ai eu du mal à m’en remettre.

Et j’ai un souvenir d’un journal, c’était drôle, où aucun des sujets n’est passé à la place où il devait passer. Aucun des sujets n’était prêt. Donc, on a commencé les titres, car la cassette était prête. Et ensuite, la scripte m'indiquait au fur et à mesure, dans l’oreillette, les sujets qui devaient passer. C’était apocalyptique, vraiment, car le journal ne ressemblait à rien, il n’y avait aucun ordre logique, c’est tout juste si on n’a pas passé les sports en premier et puis après, les faits divers... Et ce soir-là, il y avait en invité plateau un responsable syndical d’un syndicat de médecins qui en l’occurrence était mon médecin traitant. Il a assisté à l'ensemble de ce journal scabreux. À la fin, on a discuté et il m’a dit “Je comprends que certains jours, vous veniez me voir au cabinet en me disant que vous êtes crevée !”. Et c’est vrai que ce jour-là, je ne sais pas comment on a réussi à faire le journal, mais on a réussi !

Mais j’ai toujours aimé présenter parce que d’abord, c'est un moment que les gens regardent. Le journal régional, c'est quelque chose qui est très suivi, et j’aimais bien faire cet exercice, car on parlait de la région, de tout ce qui s’y passe, et c’est pour ça que j’ai travaillé à France 3.

Après, les gens vous disent dans la rue “ah bah tiens, on vous a vu l’autre soir !” Ce qui est drôle, c'est que les gens ont souvent une compréhension qui est un peu différente de la réalité, c’est-à-dire qu’il y a des gens qui me demandaient quelle serait la météo, je disais “Je ne sais pas, la météo, ce n’est pas moi qui la fais !”

VIDÉO. Fou-rire lors d'un journal télévisé

durée de la vidéo : 00h01mn11s
Fou-rire en plateau lors du JT. ©France télévisions

Raconte-nous ton plus gros fou-rire ? Ou plutôt tes plus gros fous rires, car il y en a eu beaucoup !

Oui, il y en a eu beaucoup ! Je me souviens, une fois, je n’ai pas pu finir le journal. Il y avait un reportage qui passait avant, qui était très intéressant. C’était sur un monsieur qui faisait du chant d’opérette, et pour illustrer le reportage, il avait été filmé au printemps, dans des champs, sous des arbres, avec des fleurs, et on le voyait chanter. C’était un petit peu kitsch, ça m’a fait rire. Mais c’est surtout quand la scripte m’a dit dans l’oreillette ‘Attention dix secondes’ pour me dire que le sujet était terminé, que j’ai entendu tous mes collègues qui étaient en régie, et qui étaient tous morts de rire, et du coup ça m’a fait rire. J’ai repris la parole, mais j’avais une info à donner, que je n’ai pas réussi à donner. Donc, j'ai dit aux gens "Bon ce n’est pas grave, je vous le dirai demain, et puis au revoir, voilà". J’ai été obligée d’arrêter comme ça, parce que je ne pouvais pas finir. Mais il y a eu plein d’autres moments de ce genre. Car quand on est seul en plateau, à la limite, on peut se reprendre, mais quand on est deux, c'est impossible. Il y en a toujours un qui rigole, on essaye de parler, mais l’autre rigole, même si on lui passe la parole, il rigole, donc tout le monde explose de rire, et là, c’est compliqué. Mais c’est bien, je crois que ça ne choque pas trop les gens, ça les fait rire aussi.

Ça t’a valu de nombreuses diffusions dans les bêtisiers ?

Pas mal oui, et régulièrement, c’était bien parce que comme ça, ma famille avait des nouvelles de moi ! À Noël, il y avait le bêtisier qui passait, et ensuite, j'avais des coups de fil ou des messages de mes cousins, mes cousines, qui me disaient “tiens, on t’a vu dans le bêtisier, t'avais l’air en forme !”

VIDEO. Bêtisier - France Télévisions

durée de la vidéo : 00h01mn49s
Bêtisier - France Télévisions ©France télévisions

Qu’est-ce qui va le plus te manquer ?

Les gens vont me manquer. Le fait de rencontrer les gens, parce que j’ai fait beaucoup de reportages, et j’ai pu rencontrer des dizaines, et sans doute des centaines et peut-être même plus de personnes très différentes, dans des milieux très différents, et ça, ça va me manquer, parce que j’aime beaucoup être en contact avec les gens, parler avec eux, qu’ils me racontent ce qui leur arrive. Parfois, on fait des reportages où il n’y a pas forcément une rencontre, mais j’ai rencontré plein de gens en reportage qui étaient des personnes très bien. Et puis il y a des collègues qui vont me manquer évidemment, l’ambiance de travail, la conférence de rédaction, tout ça, c'est particulier. Ça va me manquer, mais bon, j'ai fait mon temps, il est temps que des jeunes arrivent !

... Et couvrir le rugby ?

Ah ça... je ne l’ai malheureusement pas assez couvert, j’en ai fait un peu, mais oui, c’est ma passion, donc là, je vais en profiter, comme je suis à la retraite, je vais pouvoir regarder tous les matches, les quarts de finale, les demi-finales et la finale avec, je l’espère, la victoire de la France !

Quel message voudrais-tu faire passer à la relève ?

Croyez en vous. Ne vous laissez pas faire, et courage.

L'ensemble de la rédaction souhaite une excellente retraite à Sophie, notre collègue. On lui souhaite de profiter encore longtemps et pleinement, de ses proches et de ses loisirs...Carpe Diem Sophie !

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