La gendarmerie nationale annonce ce mercredi 26 janvier 2022 avoir démantelé un trafic de plus de 62.000 faux pass sanitaires. La section de recherche de la gendarmerie de Poitiers (Vienne) s’est saisie des investigations après l’alerte donnée par une médecin de l'île de Ré (Charente-Maritime), victime d’usurpation d’identité.
Les gendarmes de la section de recherche de Poitiers (Vienne) ont mis au jour un trafic de plus de 62.000 faux pass sanitaires, selon un communiqué de la gendarmerie nationale ce mercredi 26 janvier.
Cinq individus ont été interpellés en région parisienne et lyonnaise. Trois d’entre eux sont soupçonnés d’être des hackers, ou pirates informatiques.
35 médecins piratés
Selon une source proche du dossier, tout est parti d'une alerte donnée par une médecin de l''île de Ré (Charente-Maritime) en septembre 2021. En vérifiant son compte Améli, elle s’aperçoit qu’elle ne peut plus accéder à son espace numérique qui lui permet de générer les pass sanitaires pour ses patients. Elle s'en inquiète et décide de déposer plainte.
Le groupement de Charente-Maritime se charge de traiter la plainte. Mais devant l'ampleur du dossier, la section de recherche de la gendarmerie de Poitiers (Vienne) est alors saisie et 24 enquêteurs sont mobilisés. Des investigations sont lancées et, en quelques mois, les enquêteurs identifient 35 médecins victimes dans toute la France.
Une enquête qui les aura menés jusqu'à cinq individus, âgés de 22 à 29 ans. Pour générer ces certificats de vaccination frauduleux, ils auraient usurpé l’identité numérique de ces professionnels de santé. Ils les revendaient ensuite directement à leurs bénéficiaires ou au profit de complices, faisant office de revendeurs.
La lutte contre la cybercriminalité
Sur les cinq individus interpellés, certains étaient connus pour des faits mineurs en matière de cyberdélinquance, mais pas pour des affaires d’une telle ampleur. "Là, on a changé de braquet", explique une source proche de l’enquête, qui indique que, même si les violences intra-familiales sont toujours le sujet prioritaire pour la gendarmerie, la cybercriminalité prend de plus en plus de place dans leur activité.
De manière générale, la gendarmerie de Nouvelle-Aquitaine observe un changement chez certains délinquants qui trouvent plus sûr d’opérer derrière leur ordinateur. Dans le cas des faux pass sanitaires, il s'agit d'une activité qui génère beaucoup d’argent, et sans violence, les auteurs prenant moins de risque qu’avec d’autres trafics.
L’enquête des gendarmes de Poitiers a été menée conjointement avec l’OCLAESP (Office central de lutte contre les atteintes à l'environnement et à la santé publique) et le COMCyberGEND, ou Commandement de la gendarmerie dans le cyberespace, sous la direction d’une juge d’instruction du pôle cybercriminalité du tribunal judiciaire de Paris.