Le ministère de l'intérieur a demandé aux forces de l'ordre d'intensifier les contrôles du pass sanitaire. L'opération menée ce jeudi soir dans la Vienne n'a donné lieu à aucune verbalisation.
"Bonsoir, messieurs dames, contrôle des pass sanitaires s'il vous plaît". Dans ce restaurant de la campagne mirebalaise, les clients sont un peu surpris ce jeudi soir. Une brigade de gendarmerie vient d'entrer dans la salle et passe de table en table. QR code et pièce d'identité sont demandés à chacun des convives.
"C'est la première fois qu'on sort et on se fait contrôler" lâche une cliente, attablée avec son mari. Le couple est en règle et se plie au contrôle sans rechigner. "C'est normal" renchérit l'homme, "certains font n'importe quoi."
Selon les chiffres communiqués par le ministère de l'intérieur, 180.000 faux pass sanitaires ont été détectés. En pleine déferlante Omicron, Gérald Darmanin a donc donné des consignes pour renforcer les mailles du filet anti-covid. En ville comme en campagne.
Bon élève
Dans la Vienne, plusieurs établissements ont ainsi reçu la visite des forces de l'ordre. "L'objectif c'est de contrôler, contrôler contrôler et médiatiser ces contrôles" explique Pascale Pin, la secrétaire générale de la préfecture de la Vienne, "pour que tout le monde sache qu'il y a zéro tolérance sur le pass sanitaire".
L'opération (de communication donc) n'a débouché sur aucune contravention. Globalement, le département de la Vienne est plutôt bon élève. "Il y a beaucoup de contrôles, mais effectivement peu de mises en demeure" reconnaît Pascale Pin. Ce qui ne veut pas dire qu'il n'y a pas de fraudes.
Dans son restaurant de Chasseneuil-du-Poitou, le patron du Régent confie être parfois confronté à des "resquilleurs qui veulent absolument manger". "L'autre jour, quatre personnes m'ont présenté le même pass. Je m'en suis rendu compte parce qu'ils pouvaient bien avoir le même nom de famille mais pas le même prénom" raconte Nicolas Beaulieu.
Sanction alourdie
Demander aux clients leur pass sanitaire ? La plupart des professionnels affirment appliquer la règle à la lettre.
À Chouppes, Jean-François Logeai reconnaît que la venue des gendarmes dans son restaurant a jeté "un petit froid" mais il l'assure : "ceux qui n'ont pas de pass ne viennent pas. Je préfère perdre de la clientèle que prendre des risques. Et tout le monde devrait faire pareil".
À Lencloitre, son collègue concède parfois certaines résistances. "C'est très compliqué avec les clients de passage ou les routiers. Certains ne sont pas contents, ils repartent directement."
Pour tous les fraudeurs, les sanctions pourraient bien être alourdies à partir du 15 janvier. C'est en tout cas le souhait du gouvernement qui discutera de ce projet de loi lors du prochain conseil des ministres lundi 27 décembre.
Présenter un faux pass sanitaire ou donner son QR code à un tiers serait passible d'une amende alourdie de 135 € à 1.000€.