La fermeture annoncée de la résidence autonomie pour personnes âgées Édith-Augustin de Poitiers ne passe toujours pas. Une réunion publique a eu lieu pour tenter d'expliquer la situation qui devient source d'angoisse pour les résidents.
Le dialogue est difficile entre la mairie d'une part et les résidents et personnels de la résidence en autonomie Édith-Augustin de Poitiers, d'autre part. Une réunion publique a eu lieu jeudi soir, mais elle n'a pas permis d'apaiser les tensions.
La ville explique avoir trois contraintes qui doivent conduire à la fermeture. La présence d'amiante dans les locaux, la situation financière du Centre Communal d'Action Sociale, et l'évolution des besoins des personnes âgées à Poitiers, avec une augmentation des demandes de prise en charge à domicile. La maire Léonore Moncond'huy a donc organisé cette réunion pour avoir des propositions et éviter d'avoir à déplacer les résidents. Mais pour les salariés du centre d'action sociale, l'incompréhension demeure. "Il y a des gens de 80, 90 ans, on ne peut pas les déménager comme ça. Ils ont leurs habitudes, leur pharmacie, leur fleuriste et on n'arrive pas à faire passer le message à madame la maire qu'elle ne peut pas retirer les gens et les placer à gauche et à droite.", explique Stéphanie Budut, adjointe technique aux crèches de Poitiers.
La maire, de son côté, s'est engagée à avancer la décision pour ne pas laisser cette incertitude " j'avais annoncé (une décision, ndlr) en juin, mais on se projette désormais sur la première quinzaine de mai" précise Léonore Moncond'huy.
Des résidents inquiets
Les personnes âges qui vivent dans la résidence Édith-Augustin vivent assez mal cette situation. C'est le cas d'Annick Pineau, une nonagénaire qui a toute sa vie dans son petit appartement. Pour elle, déménager dans une autre résidence comme Marie-Curie par exemple et impensable "à Marie Curie, mon lit, il ne loge pas. Il faut un petit lit d'une place, alors moi, je ne peux pas avoir un lit une place parce que je me couche en travers. Et mon buffet là, c'est pareil, on ne peut pas le mettre non plus" explique-t-elle.
Et son buffet, c'est une partie de sa vie "c'était le buffet de ma fille, alors j'y tiens. Là, si je suis séparée, je ne vis plus, je ne vis plus, c'est très très dur pour moi."