VIDEO. Musique : le réveil "progressif" des poitevins de Klone

L'historique groupe de métal poitevin nous avait donné rendez-vous pour une session unplugged sur le toit du parking Carnot. Alors que vient de sortir leur premier album Live, Klone s'affirme comme une valeur sûre du rock progressif en Europe.

"Que vous soyez un fan invétéré ou si vous découvrez Klone, vous ne pourrez être qu'impressionné", "Des paysages sonores infinis emplis d'émotions épiques" ; pour une fois que la Perfide Albion encense du rock made in France, on ne va pas gâcher notre plaisir. Cela n'ira pas jusqu'à tremper nos lèvres dans un verre de vin du Somerset, mais, il faut bien avouer qu'en la matière (le rock pas le vin), on peut leur concéder une certaine expertise. 

Après plus de vingt ans d'existence, le bien nommé "Alive" est le premier album live des French atmospheric rockers. Et ce n'est pas parce qu'on le doit à l'excellent et néanmoins anglais label Kscope (Mansun, The Pineapple Thief) que les critiques sont dithyrambiques. Depuis 1995 et Sowat, première forme embryonnaire du groupe, Klone a fait du chemin. Une saga, une épopée jalonnée d'au moins une dizaine d'albums et d'EP divers, des centaines de dates de Brisbane en Australie au Room Club de Poitiers. Trepalium, Hacride, des gens sont venus dans la Klonosphère, d'autres sont partis, mais l'amour du gros son lui n'a pas bougé.

"Il y avait beaucoup de zicos dans les coins où on s’ennuyait un peu" se souvient Guillaume, guitariste de son état, "du coup quand tu étais passionné de musique et que tu ne savais pas quoi faire de ta vie, tu te mettais à bosser à fond et on n’a fini par monter Klonosphère, un collectif de musiciens dont on se sentait proches". 

C'est vrai qu'à l'époque, avec l'émergence des radios libres, on pouvait encore entendre sans surprise du Rage Against The Machine sur nos transistors (Ok boomers !). Puis, comme d'autres tribus comme le rap ou le reggae, il a bien fallu se passer des médias mainstreams pour exister. Klone a vécu toute cette époque. "Ça a mis du temps à se débloquer mais j’ai l’impression qu’il y a eu un petit effet "Hellfest" avec aussi des groupes phares comme Gojira", confirme Guillaume, "on a beaucoup tourné avec eux et on s’est rendu compte qu’il y avait un vrai engouement. Aujourd’hui encore, ils remplissent plus à l’étranger qu’ici. Mais on ne peut pas dire que la France a une culture métal. Alors qu’aujourd’hui bizarrement les albums se vendent et que les salles se remplissent, à part pour Gojira, c’est encore compliqué d’avoir accès au média mainstream".

Qu'importe, même face aux létales attaques de perfides pangolins, l'aventure Klone se joue de tous les obstacles. Beaucoup de concerts ont été annulés et la reprise sera forcément "progressive". "Ça nous a permis d’avoir du temps pour avancer sur d’autres choses, notamment la composition du prochain album, revoir tout le concept et savoir comment on va avancer" explique placidement Aldric, l'autre guitariste du groupe. "Les conditions sont tellement compliquées qu’on ne peut pas vraiment se projeter", complète Guillaume, "tant que les salles resteront sur une capacité réduite, il y a des enjeux financiers pour elles qui font que ce n’est pas rentable et on reste bloqué dans le système. Heureusement on a notre formule acoustique qui va nous permettre de pouvoir faire des concerts avec des publics assis. On l’avait déjà fait à la fin du premier confinement. Ca nous donne une alternative en attendant que les choses se remettent en place".

Et force est d'admettre que, là, sur le toit du parking Carnot, spécialement pour nous (France 3), cette version acoustique de "Keystone", sans murs de Marshall ni façade dévastatrice pour nos tympans, nous montre une nouvelle facette de l'étendue harmonique de Klone. Classieux. N'en déplaise aux headbangers en manque de décibels (en même temps on les comprend).

VIDEO. "Keystone" - KLONE

" Les gens qui suivent Klone depuis longtemps ne sont pas forcément des puristes et ils sont habitués maintenant à voir des changements réguliers dans notre musique. Au final, ils sont même plus nombreux depuis qu’on affirme notre identité dans le créneau "progressif " ", constate Guillaume, "de toute façon, on n’a pas envie de se forcer à faire quelque chose qu’on n’a pas envie de jouer. Et même si on est plus « rock prog » aujourd’hui - en ce moment on travaille sur notre prochain album - on continue à avoir des gros riffs métal qui se mélangent à ce qu’on fait aujourd’hui et on n’a pas envie de s’enfermer dans un style. Reste que sur scène, même quand on joue derrière des groupes un peu bourrins, le son, il est toujours aussi fat…". 

A vérifier donc sur cet album "Alive", un "must have" comme ils disent les anglais et surtout, sur scène, aux Heures Vagabondes le samedi 10 juillet à Champigny-en-Rochereau. Vous reprendrez bien un petit verre de rouge du Somerset sinon ?

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