La campagne de financement participatif du château de la Mothe-Chandeniers s'est achevée hier soir sur des chiffres jamais atteints en France, voire en Europe. 1,6 million d'euros ont été récoltés grâce à quelque 25 000 contributeurs du monde entier.
Le compteur s'est arrêté à 1 600 193 euros. C'est la somme record récoltée au terme d'une campagne qui a dépassé toutes les attentes. Le château de La Mothe-Chandeniers (Vienne) comptera près de 25.000 copropriétaires venus de 115 pays.Comme une traînée de poudre
"C'est un record en France et sans doute en Europe en termes de fonds levés et de contributeurs" a affirmé mardi à l'AFP Romain Delaume, PDG de l'agence de financement participatif Dartagnans.fr, qui a lancé en octobre cette opération d'achat collectif avec l'association Adopte un château, réseau d'aide et conseil aux châteaux en danger.En deux mois et demi, les contributions ont afflué de partout dans le monde : de France et des Etats-Unis en majorité, mais aussi d'Afghanistan, du Burkina Faso, du Pérou. Pour 50 euros, les donateurs - désormais co-propriétaires- ont acquis "leur" bout de château ou l'ont offert à un proche à Noël. Ils pourront via 1 euro supplémentaire devenir actionnaire de la société par action simplifiée (SAS) en cours de lancement.
L'offre est à présent close et le nombre total de contributeurs avoisine les 19.000, certains ayant acheté plusieurs parts pour faire des cadeaux, ce qui portera, une fois tout dépouillé, le nombre total de propriétaires à 25.000.
Un lieu qui vit
Sans toit, détruit par un incendie en 1932 et envahi depuis des lustres par la végétation, le château de La Mothe-Chandeniers appartient depuis 1982 à un amoureux du patrimoine, aujourd'hui âgé de 82 ans, avec qui un compromis de vente a été conclu en octobre, pour 500.000 euros.Résidence d'artistes, lieu de manifestations culturelles, de spectacles, partiellement chambre d'hôtes, aucune hypothèse n'est exclue parmi les multiples suggestions de donateurs.
L'idée est que le château devienne un "laboratoire collaboratif et créatif", un "lieu qui vit" souligne Dartagnans.fr. Même s'il ne s'agit a priori pas de le restaurer entièrement, ce qui coûterait au bas mot 3 millions d'euros, selon M. Delaume.
Des visites dès 2018 ?
Les prochaines semaines vont être consacrées à une étude de la structure du château, de l'impact de la végétation depuis un siècle, puis une sécurisation.Il est également prévu "dès que possible en 2018" que les actionnaires puissent visiter les lieux, tandis que seront séquencés les travaux à venir, avec une probable priorité en 2018 à la tour porche surplombant les douves, et l'idée d'un premier chantier de bénévoles avant l'été.