Le parquet de Poitiers tenait une conférence de presse en fin d'après-midi. La première depuis l'agression et le viol d'une joggeuse de 25 ans le long du Clain mardi dernier. On en sait davantage sur les circonstances de ce terrible fait divers.
C'est Patrick Mairé, procureur de la République-adjoint, qui tenait cette conférence de presse en présence du commissaire Dubuis, le chef de la Police judiciaire de Poitiers. Revenant sur les faits, les autorités placent l'heure de l'agression de la joggeuse vers 17h30/18h, soit plus tôt que l'heure qui avait été donnée dans un premier temps.On sait maintenant que l'agresseur est arrivé en courant pour se jeter sur la jeune femme et lui donner un coup de tournevis dans le dos. Auparavant, il avait laissé son scooter sur le bord du chemin du Sémaphore où la jeune femme a l'habitude de venir faire des joggings. Après avoir porté le coup de tournevis, l'homme -toujours casqué- a tenté de l'étrangler en la jetant par terre et en l'agressant sexuellement à plusieurs reprises.
La jeune femme s'est débattue en criant et ses hurlements ont été entendus par des voisins tout en faisant fuir son agresseur. Arrivés sur place, les riverains ont immédiatement appelé les secours. Conduite au CHU de Poitiers dans un état jugé grave, c'est depuis son lit d'hôpital que la jeune femme a livré le récit de son agression, par bribes, alors que la scène lui revenait par flash en raison de ce que les médecins appellent "un état de sidération". Elle est désormais hors de danger.
On en sait davantage sur l'agresseur qui est un homme jeune de type européen, correctement vêtu et qui conduisait donc un scooter noir de petite cylindrée. Il est toujours en liberté malgré le travail de 10 officiers de police judiciaire qui suivent l'affaire à temps plein. Quant à la justice, elle indique qu'il sera poursuivi pour "tentative de meurtre accompagnée ou précédée d'un crime", ce qui pourrait lui valoir une condamnation à la prison à perpétuité.
La police continue ses investigations et estime ne pas être en présence d'un violeur en série mais plutôt d'un homme "qui a saisi une opportunité" sans risque de récidive. Les recommandations d'usage pour la pratique du jogging restent les mêmes : ne pas courir seule et ne pas s'équiper d'un casque avec un volume de son très élevé qui empêche d'être attentif à son entourage. Le chemin du bord du Clain est tout aussi sûr qu'avant, d'autant que de nombreux policiers y patrouillent régulièrement.
La joggeuse se remet doucement de cette agression dans sa chambre du CHU de Poitiers et coopére avec la police qui indique qu'"elle a fait preuve d'un très grand courage."