A Lencloître (86), Bruno Retailleau (LR) a laissé entendre qu'en cas de victoire de son camp à la présidentielle, François Fillon saurait se souvenir de la loyauté de Jean-Pierre Raffarin.
A 21 jours du premier tour de l'élection présidentielle, c'est la dernière ligne droite pour les candidats et leurs soutiens.
Alors que François Fillon (LR) ne cesse de baisser dans les sondages, au coeur d'une campagne plombée par ses affaires, son bras droit et président de la région Pays-de-la-Loire, Bruno Retailleau, était dans la Vienne hier, à Lencloître (86).
La réunion publique a rassemblé 300 personnes, acquises à la cause de l'ancien Premier ministre de Nicolas Sarkozy.
Il aura nécessairement, en cas de victoire de François Fillon, un rôle très important dans la majorité, et peut-être même au-delà (B. Retailleau, au sujet de J-P Raffarin)
Egalement présent, le juppéiste Jean-Pierre Raffarin, devenu Filloniste.
Bruno Retailleau a laissé entendre qu'en cas de victoire de son camp à la présidentielle, François Fillon saurait se souvenir de la loyauté de Jean-Pierre Raffarin.
"Il aura nécessairement, en cas de victoire de François Fillon, un rôle très important dans la majorité, et peut-être même au-delà", a-t-il déclaré au micro de France 3 Poitou-Charentes.
Interrogé, Jean-Pierre Raffarin a simplement indiqué "que nous en reparlerons quand le moment sera venu", qu'il "n'attend rien", qu'il ne fait "pas campagne à quoi que ce soit".
Pendant ce temps, Benoit Hamon (PS) tente de recharger ses batteries à La Réunion
Alors qu'il n'en finit pas de glisser dans les sondages, le candidat socialiste à la présidentielle Benoît Hamon a goûté samedi à la Réunion au soutien de partisans ultramarins, une semaine après une visite en demi-teinte d'Emmanuel Macron.Point d'orgue de cette visite expresse d'une douzaine d'heures, un meeting à Saint-Joseph, sous la halle François-Mitterrand, qui a réuni dans une atmosphère surchauffée environ 2.000 personnes (3.000 selon les organisateurs), cinq ans jour pour jour après un meeting de François Hollande dans cette ville.
La semaine dernière, M. Macron avait réuni environ 1.500 personnes à Saint-Denis, dans une salle loin d'afficher complet.
"Ma force, elle est la vôtre (...) et sans la vôtre, je ne serais pas grand-chose", a déclaré à la tribune Benoît Hamon, relativisant comme à l'accoutumée les mauvais sondages dont il est crédité, et où Jean-Luc Mélenchon creuse l'écart.
Dans un discours largement consacré à la pédagogie de son projet, notamment à sa mesure phare, le revenu universel d'existence, Benoît Hamon a aussi réglé ses comptes avec Emmanuel Macron et ses soutiens, dont l'ex-Premier ministre Manuel Valls, qui a annoncé mercredi son vote pour le candidat d'En Marche! le 23 avril.
"Il y a beaucoup de candidats qui cherchent à faire président. Et peut-être qu'ils arrivent à faire croire qu'ils seraient de bons présidents juste parce qu'ils prennent bien la pause, qu'ils vont couper la canne, alors qu'ils (...) n'ont jamais eu à baisser le dos, et que de surcroît (...) (ils) demandent la suppression du compte pénibilité", a ironisé le socialiste, visant l'ex-ministre de l'Economie, qui a mimé ce geste lors de sa visite le week-end dernier.
'Petits calculs'
Fustigeant une "créature de ce quinquennat", dont la démarche réunit "des gens qui ont échoué à droite, des gens qui ont échoué à gauche", l'ancien ministre de l'Éducation a dénoncé l'"injustice" d'un projet qui prévoit de ne pas renouveler 120.000 postes de fonctionnaires, tout en supprimant l'Impôt sur la fortune, sauf pour le patrimoine immobilier.
"Ce qui me choque le plus, ce n'est pas tant qu'Emmanuel Macron pense cela - il l'a toujours pensé -, c'est que des socialistes puissent aller là pour défendre cela, (...) celui qui propose de remettre en cause toutes les conquêtes sociales de la gauche", a-t-il insisté.
"Ceux qui vont vers lui aujourd'hui ne cherchent qu'une chose, non pas servir l'intérêt général, mais garder un tout petit peu encore le bout de pouvoir qu'ils avaient", a-t-il ajouté.
Premier à prendre la parole, dans un discours ponctué de "hip hip hip Hamon", le premier secrétaire fédéral du PS à La Réunion Philippe Le Constant a rappelé que Benoît Hamon avait dans l'île le soutien de sept partis ou mouvements politiques et de quatre parlementaires (Patrick Lebreton, Philippe Naillet, Jean-Jacques Vlody, Huguette Bello, tandis que Jean-Claude Fruteau, Monique Orphé et Michel Vergoz soutiennent M. Macron).
M. Lebreton a vivement critiqué ceux qui "trahi(ssent) (leurs) électeurs" au nom de "petits calculs". "On ne combat pas le Front national en trahissant un vote", a tonné ce député devant un auditoire enthousiaste.
Samedi matin, M. Hamon avait eu un avant-goût de ce soutien à l'aéroport de Saint-Denis-de-La-Réunion, chaleureusement accueilli par environ 200 personnes criant des : "Hamon, président !". Des images comme pour faire oublier la relative discrétion de son arrivée en Guadeloupe, il y a trois semaines.
Le déplacement à la Réunion est un passage quasi obligé pour les candidats à la présidentielle. Marine Le Pen, François Fillon ou Nicolas Dupont-Aignan y sont déjà allés. Mais Jean-Luc Mélenchon, dont les partisans sont bien implantés, ne prévoit pas de venir.
(AFP)