Le "poète escaladeur" Hervé Couasnon a été condamné jeudi par le tribunal correctionnel de Bobigny à un mois de prison avec sursis pour avoir embarqué sans billet dans un avion. Il est connu dans la Vienne pour avoir pénétré en 2012 sur le cite de la centrale de Civaux.
Il avait réussi à embarquer sans billet dans un avion, afin de défier la sécurité aéroportuaire. Ce Périgourdin de 56 ans, absent lors de l'audience pour raison de santé, a par ailleurs été condamné à verser environ 3.000 euros de dommages et intérêts à la compagnie Air France, au titre du préjudice moral et financier.Le tribunal a tenu compte de sa personnalité. Ce n'est pas un terroriste".
Me Pierre Daniel-Lamazière, avocat d'Hervé Couasnon.
Le ministère public avait réclamé six mois de prison avec sursis contre M. Couasnon. Il avait ainsi embarqué le 3 juillet 2014 à Paris dans un avion d'Air France en partance pour Rome, le jour même où un renforcement de la sécurité dans les aéroports européens avait été annoncé.
Arrivé à Roissy depuis Bordeaux, où il avait passé les contrôles de sécurité, il avait profité du système en vigueur pour les voyageurs de passage. Au lieu d'entrer dans l'aéroport, il était resté dans la zone de transit et avait embarqué dans un avion pour Rome, en se faisant passer pour un accompagnateur de personnes handicapées. Ce n'est qu'une fois à bord de l'appareil qu'il avait été repéré par Air France, qui avait porté plainte.
L'homme s'est fait une spécialité de pénétrer dans des lieux interdits et symboliques. Hervé Couasnon, qui se fait appeler le "poète escaladeur", a notamment pénétré en 2012 sur le site de la centrale nucléaire de Civaux, dans la Vienne. Il a ensuite jeté des tracts depuis des toits proches de l'ambassade des États-Unis à Paris, avec l'intention de "donner son CV" à Barack Obama.
En 2003, il était parvenu à s'introduire sur le perron de l'Élysée pour tenter de remettre au président Jacques Chirac le CD d'une chanson qu'il avait enregistrée. Mi-décembre, son procès avait été renvoyé dans l'attente d'une expertise psychiatrique demandée par le juge, qui avait jugé ses déclarations farfelues. Selon son avocat, Hervé Couasnon a refusé de se soumettre à cette expertise.