Neutralité carbone, richesse protéinique, la luzerne a de nombreuses vertus. Et si son exploitation est tombée en désuétude ces dernières décennies, des agriculteurs ont décidé de la relancer. Exemple dans le sud de la Vienne.
C'est une plante qui était un peu oubliée depuis quelques décennies, mais qui pourrait faire un grand retour dans les campagnes : la luzerne.
Elle a longtemps été cultivée pour sa résistance à la sécheresse et sa richesse en protéines et en sels minéraux. Des qualités qui font d'elle une plante fourragère idéale avec les canicules et les sécheresses à répétition. "Au lieu d'acheter du soja sud-américain issu de la déforestation, des OGM, et qui traverse l'Atlantique, on a une vraie opportunité pour les régions comme celle-ci (la Vienne, NDLR) pour produire de la luzerne", explique Jean-Édouard Jeaneau, ingénieur agronome et agriculteur en Normandie.
Pour nourrir le bétail, elle a donc de quoi soutenir les comparaisons.
La luzerne évite le ruissellement des nitrates et des pesticides
Mais ses qualités ne s'arrêtent pas là. La plante permet de diminuer la pollution des eaux des rivières.
"Le fait que nous ayons toujours un couvert, la terre n'est jamais nue, donc ça évite les ruissellements", précise Frédéric Degueule, producteur de céréale dans le sud de la Vienne.
Les nitrates et les pesticides se retrouvent en moins grand nombre dans les rivières, comme le confirme Anaïs Chauvet, responsable du service ressource au Syndicat des Eaux de Vienne. "On a une stabilisation des quantités de nitrates sur le territoire". Mais elle tempère " Il faut un temps long pour constater une réelle diminution."
Dans le sud de la Vienne, on ne compte pour l'instant que 200 hectares de cultures de luzerne, mais les producteurs qui se sont lancés dans cette plante, espèrent bien ouvrir la voie vers un renouveau de la luzerne.