Après la victoire de François Fillon, ses soutiens demandent leur part à l'approche des investitures pour les législatives... Quitte à évincer certains de leurs camarades. Coup de projecteur sur la situation dans la Vienne.
Au lendemain de leur triomphe, les fillonistes de la Vienne envisagent déjà le coup d'après. Les investitures pour les législatives ne sont pas encore bouclées et les vainqueurs du jour comptent bien peser de tout leur poids dans le choix des quatre candidats Les Républicains.Hier, Olivier Chartier, fervent soutien du maire de Bordeaux, déjà investi pour les législatives, ne voulait croire à une redistribution des cartes : "Je n'ai pas entendu dire que François Fillon reviendrait sur les investitures déjà prononcées. Je ne crois pas que ce soit le message de ce soir. Je suis très serein à ce propos."
La primaire, un "désaveux pour les responsables locaux"
Le conseiller régional joue-t-il le dur d'oreille ? Fort des 62,7% récoltés par leur champion, les soutiens de François Fillon se sont découverts un appétit d'ogre et ne cachent pas leurs ambitions. Invité sur le plateau du Midi Pile de France 3 Poitou-Charentes, le maire de Chauvigny, Gérard Herbert, a confié être "assez sollicité pour [s'engager] au niveau des législatives" : "Je reçois beaucoup d'appels d'élus du sud du département. Rien est décidé, je suis en pleine période de réflexion." Il couperait l'herbe sous le pied d'Enguerrand Delannoy, déjà investi par Les Républicains.L'élu va même plus loin. "Le résultat de ce scrutin signe une désaveux pour les responsables locaux. L'exercice de démocratie qui a eu lieu avec la primaire doit également s'imposer dans le parti au niveau départemental."
Taillées sur mesures pour les sarkozistes et les juppéistes, les investitures revenaient rarement au soutien de François Fillon. "Il nous faut retrouver un équilibre", plaide Gérard Herbert. Marie-Dolorès Prost, conseillère municipale de Poitiers, elle aussi soutien de la première heure, menace sans détour ses camarades : "Ce scrutin change la donne. La question des investitures se pose."
Pour Les Républicains, s'ouvre la période de tous les dangers. Celle où les parias d'hier aspirent à devenir les patrons de demain.