Dans le contexte de l'affaire Cahuzac, la proposition de loi sur l'amnistie des exilés fiscaux dont le député UMP de Haute-Garonne est l'un des 20 signataires, résonne particulièrement. La gauche le taxe de "berlusconisme". Explication de l'intéressé avec notre journaliste Patrick Noviello.
«C’est sûr que proposer un dispositif d’amnistie fiscale en plein affaire Cahuzac, ce n’est pas très pédagogique» avoue, réaliste, Jean-Luc Moudenc. Le député UMP de Haute-Garonne est l’un des cosignataires d’une proposition de loi déposé le 28 mars dernier à l’Assemblée. Son intitulé exact : «proposition de loi tendant à favoriser le retour des exilés fiscaux et à renforcer la compétitivité des entreprises». Le principe : les évadés fiscaux qui accepteraient de revenir seraient amnistiés après s’être acquittés d’une amende forfaitaire de 5% de la somme dissimulée au fisc. Cette manne une fois récupérée doit directement aider les entreprises à se créer, se développer ou à embaucher.
«Ce système d’amnistie a très bien fonctionné en Italie, et ce avec une administration moins efficace que la notre» argumente le président de l’UMP31. Selon le texte de la proposition de loi, «plus de 104 milliards d’euros ont été ainsi régularisés ou rapatriés en quelques mois» par les autorités romaines...
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Bronca à gauche !
La proposition de loi signée par Jean-Luc Moudenc a suscité de nombreuses réactions à gauche. Pour les élus Europe-Ecologie les Verts de la ville de Toulouse, Régis Godec et Antoine Maurice c'est "Moudenc, à droite toute". "Monsieur Moudenc, ajoutent-ils, propose d'organiser l'impunité d'une forme de délinquance en col blanc, lui que ne cesse (...) d'en appeler à la tolérance zéro pour la petite délinquance".Jean-Luc Moudenc qui "donne le tournis" à Christophe Borgel, député PS de la Haute-Garonne : "Il se félicitait de la victoire contre le capitalisme financier débridé suite à la décision de la Cour d'appel dans le dossier Sanofi (...) mais aujourd'hui les masques tombent". Pour Christophe Borgel, le vrai visage de Jean-Luc Moudenc, c'est "celui d'une droite de plus en plus dure" qui se réfère à Silvio Berlusconi.
Réponse de Jean-Luc Moudenc dans un communiqué accusant le PS31 de faire "diversion" : Christophe Borgel "préfère matraquer fiscalement les Français honnêtes plutôt que de faire la chasse à la fraude fiscale". Et le député UMP de préciser que la proposition de loi ne serait "pas applicable au blanchiment d'argent à l'étranger. L'ami politique de Monsieur Borgel, Jérôme Cahuzac, n'aurait donc pas pu en bénéficier".
Sur fond d'affaire Cahuzac, la campagne des élections municipales 2014 à Toulouse est ouverte !