Conséquence d'une adaptation de la loi européenne sur les liquides inflammables, il s'en est fallu de peu que l'armagnac, comme les eaux-de-vie vieillies en fûts de chêne, ne soit classé parmi les produits chimiques Seveso 3. L'intervention de nombreux parlementaires lui a permis d'y échapper.
Tout est parti d'une loi. En mars 2013, la direction générale de prévention des risques s'est attaquée à l'adaptation française de la loi européenne sur les liquides inflammables. Autrefois encadrées dans une rubrique spécifique, les alcools de bouche comme l'armagnac, le calvados ou le cognac (soit les eaux-de-vie vieillies en fûts de chêne) devaient alors être regroupées dans les produits chimiques de type Seveso 3.
Alerte générale : une telle classification aurait considérablement terni l'image de ces alcools, dont le chiffre d'affaires, à l'exportation notamment, est considérable. Les parlementaires sont donc montés au créneau pour défendre ces produits de terroir. Ils ont saisi la ministre de l'Ecologie Delphine Batho, faisant valoir l'impact désastreux sur toute une filière.
Les risques d'incendie ou de pollution sont pourtant bien réels, dans des chais qui contiendraient plus de 5 000 tonnes d'alcool même s'ils sont rares.
Si l'armagnac échappe à une nouvelle classification, il devra sans doute faire face à une nouvelle réglementation plus contraignante sur ses stockages. Les négociations porteront sur le seuil des volumes au-dessus desquels des aménagements seront nécessaires.