Le candidat UMP à la mairie de Toulouse, le député Jean-Luc Moudenc, a dénoncé mercredi la visite du président François Hollande jeudi dans l'agglomération comme une opération électorale de soutien au socialiste sortant, Pierre Cohen.
Pierre Cohen, interrogé par l'AFP, avait récusé dès mardi les critiques à venir et présenté ce déplacement comme le signe de la considération que M. Hollande a pour les collectivités, à l'opposé selon lui du mépris qu'avait son prédécesseur Nicolas Sarkozy.
"Le commandant Hollande et le soldat Cohen"
Comme par hasard, (la visite de M. Hollande) est organisée à quelques semaines des élections municipales! Le soldat Cohen appellerait-il au secours le commandant Hollande, témoignant ainsi de son inquiétude quant au résultat du scrutin ?", s'est interrogé M. Moudenc dans un communiqué.
"Cette opération de communication a au moins un mérite: les électeurs toulousains savent désormais que voter Cohen, c'est valider la politique du gouvernement Ayrault !", conclut M. Moudenc.
Pierre Cohen avait devancé le reproche
Pierre Cohen avait devancé le reproche mardi en faisant valoir que la visite de M. Hollande n'était pas la première. "Il a un égard vis-à-vis des collectivités et
des élus qui change totalement par rapport à la façon dont Sarkozy et le gouvernement Sarkozy nous traitaient (...) pas seulement les gens de gauche. Il les méprisait et il pensait que c'étaient des vaches à lait", avait-il dit. Il s'en était pris vivement à son adversaire municipal qui "n'est pas toujours quelqu'un de vertébré politiquement".
La visite de M. Hollande
La visite de M. Hollande, accompagné du ministre de l'Economie Pierre Moscovici et de la ministre du Logement Cécile Duflot, est placée sous le signe de la simplification dans le domaine de la construction de logements et en faveur des entreprises. A cette occasion sera signé le protocole de cession des anciens terrains du Centre d'essais aéronautiques de Toulouse (CEAT) à la communauté urbaine. Celle-ci bénéficiera grâce à la loi Duflot sur le logement d'une décote de 9,92 millions d'euros sur le prix des terrains, qu'elle acquerra pour seulement 6,3 MEUR, contre l'engagement de construire 750 logements, indique la communauté urbaine.
Hollande chez ATR
M. Hollande se rendra ensuite à Blagnac, chez ATR (Airbus Group et Finmeccanica), constructeur européen d'avions de transport régional à hélices. ATR, proche de la fermeture en 2003, a connu un redressement extraordinaire grâce à la sobriété de ses appareils, et détenait en 2013 la très grande majorité du carnet de commandes mondiales des avions régionaux de moins de 100 places. ATR, qui recevra pour la première fois un président français, s'inscrit dans la dynamique aéronautique qui amortit considérablement les effets de la crise dans l'agglomération toulousaine.