Devant les fortes menaces sur l'accès à l'avortement qui pèsent sur les femmes espagnoles, des médecins toulousains se déclarent prêts à les accueillir si besoin, comme ce fut le cas par le passé. Des liens très forts unissent Midi-Pyrénées et l'Espagne en matière de santé notamment. Explications.
Le texte adopté par le gouvernement le 20 décembre prévoit de supprimer le droit à l'avortement sauf dans quelques cas très précis : danger prouvé pour la vie ou la santé physique ou psychologique de la femme, ou en cas de viol ayant fait l'objet d'une plainte antérieure. Il rayerait la loi actuelle, votée en 2010 sous le gouvernement socialiste, qui autorise l'avortement jusqu'à 14 semaines de grossesse et jusqu'à 22 semaines en cas de malformation du foetus. 92% des femmes qui avortent aujourd'hui ne pourraient plus le faire. Elles se rendraient alors à l'étranger pour les plus aisées, les autres auront recours à l'IVG clandestin avec les risques sanitaires que cela implique.
Le projet de loi divise les Espagnols. Selon une étude de l'institut Metroscopia publiée en mai dans le journal El Pais, 46% sont favorables au maintien de la loi de 2010 contre 41% en faveur de la limitation de l'avortement. Mais le texte a toutes les chances d'être voté au parlement. Le Parti populaire (PP), la droite conservatrice et libérale au pouvoir, y dispose de la majorité absolue depuis les élections de novembre 2011.