Faut-il supprimer les conseils généraux ? Est-il judicieux de réduire le nombre de régions françaises ? C'est en tous les cas ce que propose le Premier ministre Manuel Valls. Les réactions sont mitigées à droite comme à gauche.
Pour Martin Malvy, président de la région Midi-Pyrénées :
Le problème est bien-sûr davantage celui du rôle et des moyens des Régions que celui de leur nombre ou de leur superficie.
Martin Malvy explique également que selon lui, "aucune frontière administrative ne doit être considérée comme étant gravée dans le marbre.
Si la condition de Régions fortes - à l’instar de ce qu’elles sont dans certains pays d’Europe - c’est la réduction de leur nombre, alors l’intérêt du pays ce sera effectivement le redécoupage territorial."
Pour Jean Michel Baylet, président du conseil général du Tarn-et-Garonne:
Il est difficilement concevable de diviser par deux le nombre de régions tout en supprimant à terme les départements.
le président du PRG ajoute : "Cela au profit d’intercommunalités dont la réforme n’a pas été clairement explicitée et qui ne pourront de toute façon pas, à elles seules, se charger des nombreuses missions remplies actuellement par nos régions et nos départements."
Pour Pierre Izard, président du Conseil Général de la Haute-Garonne :
La déclaration de politique générale du Premier Ministre voudrait faire croire à l’arrêt de mort programmée du Conseil Général. Présentée sous l’apparence du bon sens et du faux nez de l’efficacité de la dépense publique,
une collectivité territoriale serait ainsi purement et simplement rayée d’un trait de plume sans dialogue ni concertation préalable. C’est du jamais vu dans notre système démocratique !
"Les dispositifs et les politiques du Conseil Général ainsi que leurs agents qui sont les porteurs des valeurs de proximité et de solidarité du service public départemental seraient donc à terme condamnés à disparaitre ! RSA, APA, Prestation de Compensation pour le Handicap, protection de l’enfance et de la famille, dépenses pour l’éducation et la culture, gratuité des transports scolaires et de la cantine, aide aux communes pour leurs équipements publics, protection de l’environnement, installation et maintien des agriculteurs sur leurs exploitations, etc. etc…
Au moment où nos concitoyens viennent d’exprimer clairement leur souffrance et leur besoin de protection, a - t - on « en toute vérité » mesuré au niveau de l’Etat toutes les conséquences négatives et régressives que ces évolutions technocratiques auraient sur la vie quotidienne de nos concitoyens ?
Il ne s’agit pas pour moi ici de plaider en faveur d’un niveau de collectivité. Il s’agit, avec gravité, de pointer du doigt qu’en supprimant le Conseil Général on aggraverait les inégalités sociales et territoriales, on détruirait les dispositifs de solidarités et de proximité pour notre territoire, on pénaliserait les principaux acteurs de son développement et on priverait les Haut-Garonnais des plus élémentaires politiques publiques d’égalité et de solidarité.
« Le bon fonctionnement d’une démocratie repose sur les échanges, sur la confiance qu’un représentant doit partager avec ceux dont il tient son mandat ». disait aussi Pierre Mendès France
Voilà pourquoi nous nous mobiliserons pour le maintien du Conseil Départemental.
Sans résignation mais avec détermination, nous nous mobiliserons dans l’intérêt de la Haute-Garonne et de ses habitants.