Selon le syndicat SNICA-Force Ouvrière, 80% des journées d'examen oral du permis de conduire ont été annulées ce mercredi pour cause de grève des inspecteurs.Ils craignent une privatisation rampant de leur profession.
Les inspecteurs sont en grève dans toute la France mercredi pour contester la réforme du permis de conduire, menaçant la tenue de plusieurs
milliers d'examens de conduite, ont affirmé mardi des syndicats.
Le Syndicat national Force ouvrière des inspecteurs, cadres et administratifs du permis de conduire et de la sécurité routière (Snica-FO, majoritaire), et le Syndicat national des personnels techniques, administratifs et de services (SNPTAS-CGT) demandent "la suspension de la réforme", qui prévoit selon eux "la privatisation des examens du code de la route".
A Toulouse, une douzaine d'inspecteurs est réunie en piquet de grève sur le centre d'examen moto/poids lourds d'En Jacca à Colomiers, chemin de la Ménude. Ils ont été rejoints par plusieurs gérants d'auto-écoles.
Objectif du ministre : réduire les délais
Pour réduire les délais de passage du permis et baisser son coût le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve a annoncé début juin le recours à des retraités de la police et de la gendarmerie pour surveiller les examens du code à partir du 1er juillet. Dès 2015, la surveillance de l'examen du code sera confiée à un prestataire agréé par l'État. Le but est de permettre aux inspecteurs de se concentrer sur l'examen de conduite.
Pour les syndicats, c'est un début de privatisation
"Il suffirait de recruter environ 200 inspecteurs (...) pour permettre de réduire les délais de passage de l'examen du permis de conduire", a contesté Pascale Maset, secrétaire générale du Snica-FO. Elle menace d'engager "une grève illimitée dès septembre" pour faire reculer le gouvernement.
La réforme du permis de conduire prévoit par ailleurs d'autoriser la conduite accompagnée dès 15 ans, contre 16 actuellement, et de proposer des cours de sécurité routière pour tous les élèves de seconde.