Dernier épisode des dix jours de folie. De Grenade, passer par La Brède et finir à León où José Tomás défile de nouveau. Son prochain contrat officiel: à Málaga au mois août. Pour la feria des Vendanges à Nîmes ? Rien n'est moins sûr...
Restent trois jours à vivre dans les dix de folie. L’aube se lève sur Grenade. 7h45, un taxi me mène à l’aéroport. Le beau-père fait le jour, le gendre la nuit. On discute bagnole, il est pour les « hybrides ». L’an passé il a ramené trois français accidentés de Grenade à Poitiers : « c’est loin a-t-il confié. On a dormi près de Saint-Sébastien… ». Trois destinations, Barcelone, Madrid et Palma de Mallorca servent et desservent la piste de Grenade. La plupart des aéroports d’Espagne construits avant la crise sont en vente.
J’avais un ami, Méliton d’Albacete, chauffeur du matador Sébastien Cortés. Un jour à Bayonne ou Dax, il me dit que le démarreur de sa Traction Citroën (la 15, pas la 11) fait des siennes. Un de mes oncles est concessionnaire de la marque à Pouillon (Landes) Il a la pièce, je la porte à Méliton, il m’invite à la feria d’Albacete, m’offre un coutelas de là-bas, une paire de bottes, presque une de ses nièces. J’ai voyagé sur les strapontins arrière, entre les deux picadors qui voyageaient avec un nounours en peluche, le front calé sur une barre de molesquine cloutée. Comme si vous passiez quinze heures, la tête reposant sur un prie-Dieu de chapelle. C’était un peu cela, le vol Grenade-Barcelone entre mes deux japonais.
Barcelone-Bordeaux, arrivée vendredi 20 juin 16h40. Bénie soit la sieste et le match France-Belgique. Demain il fera jour.
Samedi 21 juin 2014, 13h07 : plaza portative de La Brède (Gironde). Les frères Bats ont vu leurs erales triompher lors de la novillada matinale organisée par la Peña Fiesta Garona. A 18h, une vingtaine d’anti-corrida tentent de forcer l’entrée du patio de caballos. Un excité attrape Alberto Aguilar par le cou, la cuadrilla s’en mêle, il conservera des marques, la police fait usage de gaz lacrimos, les aficionados ne bronchent pas, on est un peuple pacifique maintenant blindé à ce genre de provocation. Continuons, les plaintes s’accumulent et les tribunaux jugeront, l’automne venu.
20h35. Juan Leal sort en triomphe en coupant les deux oreilles du dernier toro de Fuente Ymbro. Pérez Mota aurait pu l’accompagner s’il n’avait gâché sa superbe faena à l’épée face au 5ème toro récompensé d’une vuelta posthume non effectuée, l’alguazil n’ayant pas vu le mouchoir bleu de la présidence.
Dimanche 22 juin 2014, 07h30, rocade de Bègles. Dixième jour de folie : Bayonne, Vitoria, Burgos, León où un certain Marcelo, centurion de son état se convertit à l’époque de l’occupation romaine. León, 140 000 habitants n’est pas un détour obligé sauf sa cathédrale et ses remparts. Au restaurant huppé de la cité on vous suggère l’agneau de lait de 21 jours mais dans l’assiette, arrive un mouton de huit ans…Les arènes sont moches, des sièges baquets insupportables, un brouhaha permanent de casserole à cause des tôles ondulées en guise de toiture. On y rajoute un lot de toros indécents et si faibles en général qu’un souffle de fourmi les mettrait à terre.
José Tomás (voir vidéo) sauve une minuscule partie du mobilier.
Bordeaux, lundi 23, 4h du matin, fin de la cavale. Un orage près de Palencia a illuminé notre retour. La couche a du bon. Au fait, on repart quand ?...
zoc