Juan Ignacio Perez Tabernero Sanchez, Seigneur de Montalvo, 3ème génération d'éleveur, avocat, fils du matador Juan Maria (alternative à Salamanque en 1942) qui défila aussi avec Manolete, passionné par ses toros, les jambons de ses cochons, et ses chiens de race Mastin. Hier, un coin de paradis...

Samedi 22 novembre 2014. 9h30. Salamanque, 11°7, temps couvert.
On file à 35 km de là, route du Portugal. On la sait si bien cette double voie qui mène à tous les élevages du Campo Charro que le GPS de la voiture est mis sous silence. Après Matilla de los Caños, prévoir des fusées de détresse: Un bled, deux chiens, une ombre furtive d'un vieux qui s'esquive, plus une âme et nous quatre à chercher en vain un café. Un village fantôme mais le plein de barres sur les portables et la 3G. Drôle de monde...
A la finca "Linejo", Juan Ignacio, son mayoral Paco, deux vachers et deux neveux à cheval. Il y a des chiens partout, des petits Jack Russel blancs et des Mâtins espagnols, immenses, rustiques, utilisés autrefois pour la transhumance des bergers, durant les guerres comme chiens de trait ou lors des combats dans les plazas de toros. Juan Ignacio en possède une trentaine, des bêtes de concours, El Juli lui en a acheté un et Morante de la Puebla est venu y faire saillir la sienne.
J'en profite pour vous signaler un erratum: contrairement à ce écrit hier, le Saint-Bernard aperçu par Michel Dumas sur la plaza Mayor de Salamanque, n'était pas tout blanc mais marron et blanc. Mille excuses. Faut faire gaffe quand tu visites la campagne à ne pas confondre les différents pelages des animaux croisés en chemin. D'ailleurs lors d'un entretien, le Seigneur de Montalvo nous montrera trois novillos à la robe noire et blanche, les derniers descendants de la souche Jijona.
Superbe la lumière pour les images, dociles et obéissants les toros qui se retournent, se regroupent, meuglent, se grattent l'oreille à bon escient. Fred, le caméraman, né natif de Montaigu découvre cette planète des toros, ce soleil rasant, les chênes verts, l'herbe façon golf. Au son, Philippe se régale, mille bruits, d'un toro en colère au piu-piu d'une fauvette à tête noire.
Oui mais les bruits, fussent-ils champêtres, possèdent  également des revers car, devant l'enclos des novillos jointès par les cavaliers, pour l' interview de Juan Ignacio. Michel se plaint des meuglements puis plus tard, aux questions posées au mayoral, de l'incessant chants des oiseaux .Un comble ! Tu t'en vas à la campagne, tu filmes la nature, ses échos, chaque son et le réalisateur te dit que cela le gêne pour les interviews.
" t'as qu'à les interroger dans la salle de bain de la maison" ai-je dit à Michel.
On a discuté de la saison 2014, des magnifiques lots de toros de Séville, Bayonne et la grave blessure d'Ivan Fandiño, Tomelloso et autres. Juan Ignacio parle clair, sans détours ni langue de bois. Ses succès de la saison passée ont rempli son carnet de commande mais si le négoce n'est plus viable (il a vendu en 2014, six toros,à Salamanque, au même prix qu'en 1993...) il fermera boutique.
Un moment magnifique que cette journée chez Montalvo.
23h06, plaza Mayor, terrasse du café Las Torres, Michel me confirme que les argentins ont une fois de plus battu le XV de France. Du regard, il piste le retour du Saint-Bernard de la veille.
Zoc.
zoc. 

 

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