L'avionneur européen Airbus a indiqué avoir déposé une demande d'indemnités pour rupture de contrat auprès du tribunal de Tokyo chargé de la faillite de la compagnie nippone Skymark Airlines, une source proche du dossier confirmant la somme de 700 millions de dollars déjà évoquée précédemment.
"Nous avons remis la plainte le 18 mars", a expliqué un porte-parole du groupe Airbus à Tokyo, se refusant à plus de commentaires "puisqu'il s'agit désormais d'un dossier qui doit être traité par la justice".
Airbus veut toucher des dommages et intérêts après l'annulation d'une commande de six A380 par Skymark, un contentieux qui a précipité le dépôt
de bilan fin janvier de cette petite compagnie. Skymark avait alors présenté plusieurs raisons pour justifier la dégradation insurmontable de ses finances : un endettement en dollars pour le paiement d'avions qui a gonflé avec la chute du yen, une concurrence accentuée, une facture de kérosène amplifiée par la hausse du billet vert (du moins jusqu'à la récente chute des cours du pétrole), le tout aboutissant à l'enregistrement d'une perte de 184,5 milliards de yens (1,4 milliard d'euros).
"Nous avons suspendu des lignes et pris d'autres mesures de réduction de coûts, mais cela n'a pas suffi à redresser la situation", avait encore expliqué la compagnie. "Qui plus est, nous avons reçu d'Airbus une demande de paiement de pénalités de 700 millions de dollars pour rupture de contrat en raison de négociations difficiles sur le paiement des six A380 commandés en 2011", avait-elle précisé.
La compagnie ne s'était pas acquittée d'une échéance en avril, ce qui a conduit Airbus à avoir de sérieux doutes sur sa solvabilité et à préférer renoncer à lui vendre des appareils aussi coûteux. L'ardoise totale laissée par Skymark se monterait dès lors à quelque 200 milliards de yens (1,56 milliard d'euros), dont les 700 millions de dollars (650 millions d'euros) demandés par Airbus.
Dans ces conditions, considérant qu'un redressement par elle-même était impossible, Skymark a décidé d'engager une procédure auprès d'un tribunal pour une restructuration avec l'aide d'un fonds (Integral) qui lui permet de poursuivre son activité en attendant la définition d'un protocole de remise sur pied.
Plus de vingt entreprises se sont portées candidates au sauvetage de Skymark, une opération qui nécessitera l'aide de plusieurs sponsors. Parmi les offres de soutien, figurent celles de la compagnie nippone ANA Holdings, de la malaisienne AirAsia ainsi que de l'agence de voyage HIS, qui entretient des liens historiques avec Skymark, du groupe de services financiers Orix, de la maison de courtage Daiwa Securities ou encore de la banque Shinsei.