Il ne devrait pas y avoir de procès pour délit d'initiés chez EADS. Le parquet financier va demander l'extinction des poursuites alors qu'une audience est prévue lundi pour statuer sur des questions de procédures.
Le parquet financier va requérir l'extinction des poursuites contre l'ensemble des prévenus, personnes physiques et morales, du procès des délits d'initiés du groupe d'aéronautique et de défense EADS (aujourd'hui Airbus groupe). Cette décision devrait entraîner l'annulation pure et simple du procès sur cette affaire qui avait ébranlé le géant de l'aéronautique européen, même si c'est aux juges que reviendra la décision finale lors d'une audience de procédure prévue lundi à Paris.
Le procès pour délits d'initiés des sociétés Lagardère SCA et Daimler AG et de sept cadres d'Airbus et d'EADS avait été ajourné lel 3 octobre 2014 pour laisser la cour de cassation examiner deux questions prioritaires de constitutionnalité présentées par la défense.
Le scandale avait ébranlé le géant de l'aéronautique européen mettant en cause pour délit d'initiés sept cadres dirigeants d'Airbus et de sa maison-mère EADS, ainsi que les sociétés Lagardère SCA et Daimler AG. La justice leur reprochait de s'être enrichis indûment en vendant leurs stock-options, principalement en novembre 2005 et mars 2006, alors qu'ils avaient connaissance d'informations privilégiées, précises et confidentielles de nature à influer sur le cours de l'action EADS. Ces informations concernaient d'importants retards de livraison du très gros porteur d'Airbus, l'A380, la révision complète du projet de long-courrier A350 et des perspectives financières plus mauvaises qu'annoncées. Une fois rendues publiques, elles ont provoqué une chute du cours de l'action qui, le 14 juin 2006, a perdu plus de 26%, soit 5,5 milliards d'euros.
Parmi les sept cadres mis en cause figurent l'ancien coprésident du groupe, Noël Forgeard, ainsi que l'actuel directeur commercial d'Airbus, John Leahy.
Les autres personnes poursuivies sont l'ancien numéro deux d'EADS, Jean-Paul Gut, et le directeur financier de l'époque Andreas Sperl, ainsi que trois
cadres dirigeants de sa filiale Airbus, Alain Flourens, Erik Pillet et Olivier Andriès. Seuls MM. Leahy, Flourens et Sperl travaillent toujours aujourd'hui dans "Airbus Group", la nouvelle dénomination d'EADS.