Le 8 mai à Palavas, un énième mano a mano opposait les deux (seules) figures de la tauromachie française. Arbitré par des toros de Margé, le duel a tourné numériquement à l'avantage de Juan Bautista. Il a coupé les deux oreilles de son troisième toro. Castella n'en a récolté qu'une à son second.
D'ici quelques jours, Juan Bautista et Sébastien vont se coltiner les énormes toros de Madrid. Deux contrats pour l'un, trois pour l'autre, à la feria de San Isidro, le rendez-vous taurin le plus sérieux de l'année. Les arènes de las Ventas ont déjà consacré les deux français : ils savent que c'est là que se joue, en mai de chaque année, la suite de leur carrière.
Le moins qu'on puisse dire, c'est que l'aimable rendez-vous de Palavas ne fut pas exactement du même tonneau. Les toros de Margé, souvent faibles, toujours nobles, particulièrement bas n'ont posé aucun problème insurmontable à nos deux figures.
L'anagramme de mai est ami. Mais ni Juan Bautista ni Sébastien ne semblent être amateurs de jeu de mots. La guerre, muette et frontale, qui les oppose depuis 15 ans n'est pas près de finir. Et c'est cette rivalité qui constitua l'attrait principal de la corrida de Palavas, aucun n'acceptant de céder une once de gloire à son rival.
Dans le fond, il n'y a peut-être pas pour eux meilleur entraînement mental avant la redoutable épreuve de Madrid…
Palavas-les -Flots, 8 mai, 17h, arènes "El Cordobés"
7 toros de Margé (le quatrième, n° 206, chouchou de l'éleveur, fut changé après une lésion manifestement consécutive à une vuelta de campana et remplacé par un toro du même élevage, portant curieusement le même numéro). Nobles et manquant généralement de forces.
Juan Bautista : salut, silence, deux oreilles (un avis)
Sébastien Castella : une oreille, saluts, silence.
Grand beau. 3/4 d'entrée.