Jessica Edosomwan fait partie des 18 criminels les plus recherchés d'Europe. Cette Nigériane a 26 ans. Elle est mise en cause dans une affaire de traite des êtres humains et proxénétisme aggravé. Elle est sur la liste "Most wanted criminelles" d'Europol. Elle est connue à Nîmes et Montpellier.
C'est la femme la plus recherchée en France et l'un des 18 visages des "Most wanted criminelles" d'Europol, elle s'appelle Jessica Edosomwan.
Née en 1993, Jessica Edosomwan est la seule personne manquante dans une tentaculaire affaire jugée à Lyon à partir du 6 novembre.
Vingt-six personnes ont été arrêtées et mises en examen dans le démantèlement d'un réseau de prostitution contrôlé par un pasteur nigérian vivant à Montpellier, qui exploitait une soixantaine de femmes en France.
Elles ont depuis été prises en charge par des associations.
Jessica Edosomwan était une "mama" de ce réseau, a expliqué à l'AFP Jacques Croly Labourdette, patron de la brigade nationale de recherche des fugitifs (BNRF). La "mama", "s'occupait des filles" mais avait aussi pour mission de prospecter au Nigéria, dans la région de Benin City, pour trouver de nouvelles recrues. Celles-ci étaient acheminées en France clandestinement, via la Libye.
Un réseau de filles basé à Montpellier et Nîmes
Arrivées en France, elles se voyaient assigner une dette de 50.000 à 60.000 euros et devaient se prostituer à Lyon, Nîmes ou Montpellier dans des camionnettes. Pour assurer leur emprise, les proxénètes menaçaient les prostituées de représailles sur leurs familles au pays.
Le réseau était géré depuis Montpellier par un pasteur natif du Niger.
Les filles étaient également soumises à un "rite vaudou", le "juju", qui était "terrible pour elles, bien plus que les menaces", selon le patron de la BNRF. Jessica Edosomwan s'occupait aussi du transfert et du blanchiment d'argent au Nigéria.
En lançant cet appel à témoins via les "most wanted" d'Europol, les enquêteurs français espèrent obtenir de nouveaux renseignements. La jeunes femme pourrait en effet se trouver au Bénélux, en Italie ou en Allemagne où existent des réseaux similaires.
Des arrestations à Nîmes en 2017
Lors du premier coup de filet des enquêteurs de l'Office central pour la répression de la traite des êtres humains (OCRTEH) en septembre 2017, 16 premières personnes avaient été arrêtées à Lyon, au Havre, à Nîmes mais aussi au Portugal et en Italie.
Après 15 mois d'enquête, les policiers avaient estimé que l'argent récolté par le réseau, entre 100.000 et 150.000 euros par mois, repartait très rapidement vers le Nigeria. La "tête de réseau", le pasteur de Montpellier, possédait également plusieurs biens immobiliers à Lyon et au Nigeria, selon une source policière.
Dans son rapport annuel présenté en juillet, le service de renseignement criminel de la police nationale constatait "l'implantation durable des filières étrangères: Nigeria, Roumanie, Chine et Brésil" dans la prostitution en France.