Depuis la mi-mars, le confinement a bousculé les habitudes des Français. C'est particulièrement vrai dans les petites communes isolées des Pyrénées. Sans commerces et sans infrastructures, elles développent des réseaux de solidarité entre habitants. Exemple à L'Hospitalet-près-l'Andorre, en Ariège.
Tous les trois jours, les habitants de L'Hospitalet-près-l'Andorre se relaient pour aller faire les courses à 20 kilomètres de chez eux, dans la commune d'Ax-les-Thermes. Aujourd'hui, c'est au tour de Virginie, une des 102 habitants du petit village ariégeois.
"J'ai l'habitude : je regroupe les commandes, je fais faire des sous-totaux, et puis, je livre", explique-t-elle. Simple. La solidarité, à L'Hospitalet-près-l'Andorre, n'a visiblement pas eu de mal à se mettre en place.Il faut dire que le plus haut village d'Ariège (1 440 mètres d'altitude), dernier village sur la route de l'Andorre, est particulièrement isolé depuis que la Principauté a fermé ses frontières. Le bruit engendré par le passage de milliers de véhicules chaque jour a laissé place au silence de la montagne. Mais il faut aussi compter avec le manque de commerces et d'infrastructures.
Ici, tous les commerces ont fermé, à l'exception de la petite épicerie située dans le bar du village. Il faut donc se ravitailler à Tarascon ou à Ax. Une expédition. D'où les courses collaboratives. Entre les devoirs distribués dans les boîtes aux lettres, les gardes d'enfants par les voisins, les menus services rendus, la solidarité - sans doute plus simple à mettre en oeuvre que dans les grandes villes - allège le quotidien des confinés. Une évidence en tout cas dans ces villages de montagne, plus souvent que les autres confrontés à l'isolement que les événements climatiques peuvent parfois provoquer.
Voir le reportage de Geoffrey Berg et Pascal Dussol, de France 3 Occitanie :