Ce premier week end de novembre, plus d'une quarantaine d'arbitres ariégeois sont en grève pour protester contre la montée des violences sur le terrain et dans les tribunes. Agressions verbales voire physiques seraient devenues banales dans les stades de football du département.
"Les insultes, nous en sommes victimes tous les week-ends. Les agressions physiques qui s'y ajoutent, ça n'est plus possible". Gilles Garo, arbitre officiel de football depuis 20 ans dans le district de l'Ariège, est écoeuré.
Ce samedi 2 novembre et ce dimanche 3 novembre, il a décidé de quitter sa tenue et son sifflet pour protester contre les incivilités sur le terrain et dans les tribunes. Depuis plusieurs années en effet, lui et ses collègues sont les cibles d'agressions verbales durant les matches.
"Nous sommes une sorte de défouloir. Certains joueurs sont irrespectueux mais le pire se sont les spectateurs", se désole Gille Garo.
Et la violence est montée d'un cran il y a deux semaines. Gilles Garo ainsi qu'un autre arbitre ariégeois ont été victimes d'agression physique. Une première.
L'un a été frappé par un joueur, l'autre par un spectateur. La goutte de trop pour les arbitres de l'Ariège.
Plus de 25 matchs perturbés
Sur les 61 arbitres officiels que compte le département, une quarantaine sont en grève ce samedi et ce dimanche. Plus de 25 matches seront donc perturbés. Le règlement prévoit le tirage au sort de licenciés du club pour arbitrer les rencontres du week-end. "On va les laisser se débrouiller entre eux", commente Gilles Garo.
Face à cette mobilisation, le district de l'Ariège de football s'est réuni jeudi 31 octobre. Plusieurs pistes ont été évoquées pour tenter d'endiguer ce phénomène de violences.
" Nous envisageons de porter des caméras durant les matchs pour dissuader les agresseurs", explique Gille Garo.
La formation des présidents de club, l'arrêt des matchs et/ou le dépôt de plainte systématique en cas d'agression sont également envisagés.
Passionné de football, Gilles Garo n'a pas l'intention de déserter les stades après ce week-end de grève. Mais beaucoup de jeunes arbitres, eux, préfèrent abandonner leur sifflet. En Ariège, 2/3 des jeunes arbitres en formation cessent leur activité avant la fin de la formation.
Une tendance qui ne va pas améliorer le manque d'arbitre dont souffre déjà le département.