Personnes âgées amenées à quitter leur maison de retraite, emplois menacés : inquiétude après la faillite d'un groupe d'Ehpad

C'est une première en France, un groupe d'Ehpad pivés est en faillite. Medicharme a dans son giron 34 résidences pour personnes âgées. Deux sont situées en Ariège et se retrouvent menacées de fermeture.

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La liquidation judiciaire devrait être prononcée par le tribunal de commerce de Nanterre, ce 29 février 2024. Le groupe d'Ehpad privés, Medicharme, est en train de faire faillite. Les employés et les résidents d'une trentaine d'établissements pour personnes âgées se retrouvent dans la tourmente. C'est le cas en Ariège où 80 salariés "ne savent pas à quelle sauce, ils vont être mangés."

"Ils craignent de perdre leur emploi"

Le signal d'alarme a été déclenché, il y a deux mois. "La CGT avait été contactée au niveau national par l'ancien président du groupe qui nous avait alerté sur cette problématique de budget", nous raconte Yvan Dupont. Depuis, les ennuis se sont concrétisés avec la demande de liquidation judiciaire de Medicharme. En Ariège, deux Ehpad sont sous la bannière du groupe. L'un à Fabas, l'autre à Fossat. "Entre les deux établissements pour personnes âgées, cela fait pas loin de 80 salariés", estime le coordinateur régional CGT Santé Action Sociale.

L'état d'esprit, c'est qu'ils sont dans l'expectative. Ils ne savent pas trop où ça va aller. Ils ont peur de perdre leur emploi.

Yvan Dupont, coordinateur régional CGT Santé Action Sociale

Quatre-vingts salariés, et tout autant d'emplois menacés. Pour le représentant syndical, ce n'est pas rien pour un département comme l'Ariège et de petits villages comme Fabas et Le Fossat. Et que va-t-il advenir des résidents ? Est-ce qu'ils vont pouvoir être accueillis dans d'autres Ehpad ariégeois ? Est-ce qu'il y a assez de places ?

Pour le député, Laurent Panifous, il est hors de question de replacer les résidents ailleurs qu'en Ariège. "Je ne veux pas l'envisager, pour mille raisons".

Un modèle économique qui complique la reprise

À Fabas, une offre de reprise serait déjà lancée. En revanche, pour la maison de retraite du Fossat, l'avenir pourrait s'avérer beaucoup plus sombre. L'Ehpad compte 47 résidents. Sur les 47 chambres, 40 appartiennent en réalité à des investisseurs privés. C'est le modèle économique bâti par Medicharme, mais qui ne fait plus recette, et qui surtout complique la situation.

Qui pour reprendre ces établissements ? Le député de la 2ᵉ circonscription de l'Ariège explique qu'il y a les associatifs, "mais qui n'ont pas vocation à reprendre une société d'exploitation qui va devoir reverser des loyers d'un niveau élevé."

Le montage développé par Medicharme a de quoi effrayer les groupes associatifs, mais Laurent Panifous milite pour qu'ils fassent malgré tout des offres avec l'argument que les contrats passés avec les propriétaires des chambres peuvent être renégociés.

On peut tout à fait renégocier le contrat locatif qu'il y a entre l'exploitant et le propriétaire qui ferait que le loyer versé est acceptable pour l'association et que l'établissement soit convenablement gérable.

Laurent Panifous, député LIOT de la 2ème circonscription de l'Ariège

 Dernier recours : une offre de reprise venant de la collectivité. Une offre concernant l'Ehpad du Fossat sera examiné en conseil par la communauté de communes, ce 28 février 2024. Les noms des repreneurs devraient être communiqués fin mars par le tribunal de commerce de Nanterre.

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