Le tribunal de Foix a aussi interdit la pharmacienne d'exercer sa profession pendant trois ans. Deux ans de moins que ce qu'avait demandé le procureur.
Le tribunal correctionnel de Foix a condamné une pharmacienne ariégeoise à deux ans de prison avec sursis pour une fraude à la sécurité sociale de plus de 600.000 euros.
Deuxième condamnation : une interdiction d'exercer la profession de pharmacien titulaire pendant trois ans. Le tribunal correctionnel de la préfecture d'Ariège a finalement ordonné la confiscation de 314.500 euros retrouvés sur les comptes.
Un jugement moins sévère que les réquisitions du procureur. Olivier Caracotch avait en effet demandé 150.000 euros d'amende, une privation de cinq ans des droits civils et civiques, et l'interdiction d'exercer la profession de pharmacien titulaire pendant cinq ans.
Montage d'ordonnances et prescriptions falsifiées
Entre octobre 2012 et mai 2013, la pharmacienne du village de montagne de Saurat avait falsifié des ordonnances et prescriptions, à un moment où son officine était en difficulté économique. "Il ne s'agit pas seulement là que d'un acte désespéré pour sauver une officine en difficulté.(...) Mais Mme de Naurois a bénéficié, à titre personnel, d'une part non négligeable de ces fonds" a souligné le procureur.Son avocat a au contraire fait valoir la fragilité psychologique de sa cliente. Il a souligné que sa cliente s'était "surinvestie dans son travail, dans son officine sept jours sur sept".
A l'audience, Mme de Naurois a expliqué avoir lutté depuis la reprise de la pharmacie en 2001 pour sauvegarder sa présence dans ce village de montagne près de Tarascon-sur-Ariège. Saurat n'avait plus de médecin depuis la fin 2011 et elle risquait de voir les patients du village se fournir dans les officines tarasconnaises directement en sortant du cabinet médical de la ville.
EN VIDEO / le reportage de Laurent Winsback et Pascal Dussol
Des assurés se sont interrogés sur des remboursements insolites et la CPAM de l'Ariège, étonnée d'une forte hausse des remboursements dans l'officine sauratoise, a lancé l'enquête.
Au final 20 organismes sociaux ont signalé des préjudices, "pour environ 616.400 euros" selon le procureur de la République